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Jack Kerouac, auteur et poète de talent, centenaire

Jack Kerouac, né Jean-Louis Kerouac, est né le 1er mars 1922 dans le Massachusetts et est mort le 21 octobre 1969 en Floride.

Cet écrivain et poète américain est considéré comme l’un des auteurs américains les plus importants du XXème siècle. 
D’ailleurs son style rythmé a inspiré de nombreux artistes comme Bob Dylan.
En outre, c’est avec lui que naît le mouvement « Beat » ou « Beat Generation », ce mouvement littéraire et artistique né dans les années 1950.

On note d’ailleurs que l’homosexualité affichée de certains membres de ce mouvement fit scandale dans l’Amérique puritaine, et plusieurs romans (« Howl» d’Allen Ginsberg et « Le Festin nu » de William S. Burroughs) firent l’objet de procès pour obscénité, ce qui marque la libération du monde de l’édition aux Etats-Unis avant de devenir une référence pour le mouvement gay et la libération sexuelle de la génération suivante. 

« La Beat Generation a ébranlé la société américaine dans ses certitudes. Elle a directement inspiré aussi bien les mouvements de mai 1968 que l’opposition à la guerre du Vietnam, ou les hippies de Berkeley et Woodstock. Pourtant, la Beat Generation a aussi contribué à enrichir le mythe américain. « Sur la route », le roman le plus connu de Kerouac, est un ode aux grands espaces, à l’épopée vers l’ouest, à la découverte de mondes nouveaux »
 La Beat Generation  et son influence sur la société américaine” par Elisabeth Guigou

A New York, fin des années 1950. De gauche à droite, le peintre Larry Rivers, Jack Kerouac, le musicien David Amram et Allen Ginsberg. © Crédit photo : Compagnie des phares et balises

Les écrits de Kerouac reflètent cette volonté de se libérer des conventions sociales de son époque et de donner un sens à son existence.
Sens qu’il a d’ailleurs cherché dans les drogues, l’alcool, la religion et la spiritualité, mais aussi dans la frénésie de ses voyages.

Grâce à l’activité de son père, imprimeur, Jack Kerouac est introduit dans le milieu culturel et littéraire, passant des heures dans l’atelier, il apprend à taper à la machine et acquiert une grande dextérité, c’est d’ailleurs l’une des composantes principales de son oeuvre.
Il écrit rapidement et rédige des chapitres entiers d’une seule traite, il corrige très peu les brouillons, le Tapuscrit de « Sur la route », écrit sur un seul rouleau de papier témoigne de cette dextérité.

A onze ans, Jack écrit son premier petit livre “Mike Explores the Merrimack”, la nuit l’angoisse, et très tôt il se réfugie dans l’écriture. Pétri de polars radiophoniques, il produit des bandes dessinées humoristiques et des dessins dans lesquels il prête vie au « docteur Six », son double fabuleux, sans ses peurs nocturnes.
Malgré ses prouesses athlétiques qui en font une star de son équipe locale de football américaine à l’âge de 16 ans, Jack ambitionne d’écrire, ce qui fait de lui la risée de ses camarades. 

Il entreprend une année préparatoire au collège Horace Mann à Manhattan, et fréquente le milieu bourgeois juif de la ville. Il fait ainsi la connaissance de Seymour Wyse qui lui fait découvrir le Jazz.
A dix-huit ans, il intègre l’université de Columbia et obtient une bourse grâce au succès au football américain. 

Suite à une blessure, Jack ne peut plus jouer.  Las de sa vie, il décide de partir voyager à travers les Etats-Unis.

Jack Kerouac en uniforme de Columbia Football en tant que joueur de réserve, 1942

Il s’engage dans la marine marchante en 1942, c’est aussi cours de cette période qu’il écrit son premier roman « The Sea Is My Brother », édité en 2011 après avoir été longtemps considéré comme perdu.

Il quitte la marine marchante quelques mois plus tard en simulant la folie et sera interné quelques semaines en hôpital psychiatrique.
De retour à la vie civile, il dépense sa solde dans les bars.
C’est à cette époque qu’il rencontre William Burroughs ou Allen Ginsberg, ils fréquentent un appartement de la 11ème rue dans Greenwich Village, où se mêlent drogue, sexe, alcool et littérature.

Pourtant en 1943, il s’engage à nouveau dans la marine marchande pour des missions périlleuses, il commence son premier roman « Avant la route » publié en 1950, qui lui vaut une certaine reconnaissance en tant qu’écrivain.
L’année suivante, il aide Lucien Carr, membre de la Beat, à dissimuler le corps d’un professeur de Gymnastique qu’il a tué à coups de couteau. Il sera inculpé de complicité.
Ce sont les parents d’Edie Parker qui paieront sa caution, à la condition qu’il épouse leur fille.

Il continue secrètement à écrire et retourne sans prévenir personne à New York au cours de l’hiver 1944-1945, il y rejoint une petite communauté.
Il mène une vie dissolue et fréquente les bars de la ville. 

En 1946, son père meurt d’un cancer du pancréas – de l’estomac d’après Allen Ginsberg – épisode relaté dans « Avant la route ». Cette même année, il emménage avec William Burroughs et Edie Parker, ses écrits deviennent de plus en plus autobiographiques. 

Il s’essaye à plusieurs formes d’écritures et stimule sa créativité, notamment la prose spontanée, c’est ce mode d’écriture qu’il utilise pour rédiger le manuscrit de « Sur la route » sur des rouleaux de papier reliés les uns aux autres par du scotch, atteignant près de 35 mètres.

En 1947, il rencontre Neal Cassady, un maniaque de la vitesse et des automobiles. Fasciné Kerouac décide de partir à l’aventure, il traverse les Etats-Unis.

Neal Cassady et Jack Kerouac à San Francisco en 1952, par Carolyn Cassidy.

De 1950 à 1957, Kerouac est rejeté par les maisons d’édition, il est réellement découragé au point d’envisager de cesser d’écrire. 

Fin 1950, il quitte New-York pour le Mexique, deux ans plus tard, il rencontre sa seconde femme Joan Haverty qui donnera naissant à sa fille Janet Mitchelle que Kerouac ne reconnaitra pas et ce jusqu’à sa mort.

Il quitte Mexico début septembre 1955, période durant laquelle il écrit “Mexico City Blues” qui paraît en 1959.

A l’automne 1955, Kerouac et John Montgomery, un libraire de Berkeley, font une expédition à 3600 mètres d’altitudes, dans le parc national de Yosemite et jusqu’au Pic de Matterhorn, il s’invite à la méditation et aux haïkus, la rencontre avec lui-même, la simplicité, l’absence d’excès et de drogues ou d’alcool fait que Kerouac se décide à commencer une vie nouvelle.

En 1956, il écrit un roman autobiographie centré sur l’histoire de son frère mort à l’âge de 9 ans « Visions Gérard », qui sera publié en 1963 et dans lequel il s’interroge sur son frère mort alors qu’il était très jeune.
Il se rend ensuite à Washington pour un poste de Garde forestier, expérience qu’il relate dans « Anges de la désolation ».

Souffrant de solitude, il retourne à San Francisco où il apprend qu’il est de plus en plus lu par la jeune génération.

Carte des voyages de Kerouac à travers les États-Unis et le Mexique, à l’origine de la rédaction de “Sur la route” 
En rouge itinéraire de 1947
En bleu itinéraire de 1949
En vert itinéraire de 1950



Son roman « Sur la route » est édité en 1957, le succès provoque des tensions entre lui et ses amis.
Cette publication marque un tournant considérable dans la vie de Jack, lui apportant la reconnaissance publique et un confort financier.
Alcoolique notoire, Kerouac a des crises de delirium tremens qui n’arrangent pas les critiques virulentes dont il est la cible depuis quelques temps, il est publiquement exposé depuis la publication de « Sur la route ».
Des écrivains portent de sévères critiques à l’encontre de son style.

La personnalité de Kerouac lui attire l’inimité de nombreux chefs de file de la gauche contestataire et de certains de ses amis, en 1958, il est sifflé par le public lors d’une conférence houleuse, public qu’il traite en retour de « communiste merdeux ».
Cela nuit à son image, il reconnaît lui-même que la consommation abusive d’alcool a bien souvent aggravé la situation.

La publication en 1959 des « Clochards célestes » renforce la méfiance à son égard, il est d’ailleurs majoritairement ignoré par la critique.

Jack Kerouac meurt ruiné le 21 octobre 1969 à l’âge de 47 ans d’un ulcère gastro-duodénal, la « mort des alcooliques ».
La cirrhose alcoolique dont il souffrait avait causé une fibrose hépatique avancée qui a mené à une hémorragie digestive fatale.

Venez retrouver Jack Kerouac et ses romans sur notre site


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