Dans les villages – Tome 5 – L’école de la cruauté

Après de considérables recherches, le professeur Wom avance, devant ses confrères scandalisés du 56e colloque d’Omégaphysique, que les peuples des villages vivent dans un univers à dimension sonore! Un son fossile leur permet en effet de subodorer le big bang de leur univers, un son qui ressemblerait… au grattement d’une plume! Dans l’assistance (à présent réduite à peau de chagrin) se trouve un dessinateur “de terrain” prénommé Dzino. Dzino se fait passer pour une ricoucougne, mais en fait, c’est le dessinateur ! Il s’est projeté dans l’univers qu’il dessine. (Quel pouvoir ils ont, ces dessinateurs de bande dessinée !) À ce moment précis, il retrouve les personnages d’une histoire vieille de quinze ans, qu’il s’apprête à faire revivre. Mais après toutes ces années, certains personnages se sont affaiblis, il faut renouer les fils du scénario, réinsuffler de l’aventure, et compter avec des personnages qui désirent n’en faire qu’à leur tête! À chaque instant, l’auteur lutte avec une histoire qui s’emballe, qui dérape ; contre ses tics, contre ses doutes, ces créatures qui se nomment là mimamou, beniouioui, ou jôles zébrées. Et voilà que les individus les plus perspicaces des villages sont sur le point de découvrir la raison du Grand Pourquoi, le Nom de leur créateur! C’est l’équilibre de l’univers qui est en jeu, Dzino va devoir jouer serré… Dans son monde, ou dans le nôtre. ” Nous sommes chassés, parqués, isolés, je n’ai même plus le cœur d’en parler. J’en ris de lassitude. Dzino, au nom de mes frères et mes sœurs, dessine-nous un pays ! Fais-nous des racines, fais-nous un sol. Nos frontières actuelles se limitent à ce bistrot, Dzino. Ca te concerne, ça, non ? Je ressens comme un vertige “