L’autre féminin
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Le féminin est à la féminité ce que le sens latent du rêve est à son sens manifeste. Ainsi cet ouvrage envisage-t-il d’une façon inédite la question du féminin, habituellement confondu avec le maternel ou la féminité. À partir d’une riche pratique de la psychanalyse, dont témoigne la partie clinique du livre, et d’une interprétation précise des textes de Freud et de Lacan, Sylvie Sesé-Léger analyse avec pertinence les différents aspects de l’identité sexuelle : virginité, transsexualisme, homosexualité… Elle démontre que le féminin, pour l’homme comme pour la femme, est la rencontre avec l’altérité. Sylvie Sesé-Léger est psychanalyste, membre associé de la Société de psychanalyse freudienne, ancienne Analyste de l’École au sein de l’École freudienne de Paris. Elle a participé à de nombreux ouvrages (L’Identité sexuelle. Sur te transsexualisme, AFI, 1996 ; Invention du féminin, L’Extrême droit, Le Malaise adolescent dans la culture, CampagnePremière /, 2000, 2001, 2005), et a publié des articles dans différentes revues (La Revue française de psychosomatique, Scilicet, Apertura, Sigila…). Extrait du livre : J’eus la chance d’entrer dans le milieu psychanalytique et de commencer ma pratique d’analyste à l’époque flamboyante de l’École freudienne de Paris (EFP), sous la bannière glorieuse de Jacques Lacan. En 1972-1973, j’assistai au séminaire Encore, qui avait lieu à la faculté de droit, au Panthéon. La psychanalyse prenait des couleurs ébouriffantes, des formes inouïes. Les concepts surannés étaient remisés au grenier. L’inconscient devenait une performance toujours renouvelée, une infinie poïesis ! La littérature chère à Freud – le féminin est la demeure des poètes ! -, et la philosophie qu’il ne prisait guère, mais qui m’était familière, s’entrecroisaient avec la topologie et la logique, avec l’extrême mathématique qui me rebutait et rencontrait chez moi tant d’énigmes. Les formules de la sexuation allaient-elles serrer le féminin, allaient-elles l’embrasser, l’embraser, pour l’encercler ? Entrons dans la valse ! Hallucinante ! J’étais sous hypnose comme les belles de Sigmund Freud qui ont contribué à l’invention de la psychanalyse. Mais le féminin échappe aux rets du Logos. Captivant, puisqu’il est l’Autre, il ne saurait être captif. Devenue membre de l’École freudienne de Paris, en 1976, j’eus le privilège d’être aussitôt publiée dans la prestigieuse revue Scilicet. Ce premier texte psychanalytique, écrit avec Chantai Maillet, concernait la sexualité féminine. Il n’était pas signé puisque le seul nom de Lacan valait pour tous. Son nom et sa théorie étaient le commun dénominateur. Une sorte de Bourbaki de la psychanalyse ! Il me fallut quelques décennies pour apercevoir la part de jouissance qui me retenait dans cette Ecole. Ma formation de psychanalyste est assurément freudienne et lacanienne. Dans ma filiation psychanalytique, Jacques Lacan occupa plutôt une place de grand-père qui avait psychanalysé ceux grâce à qui je suis devenue analyste. Mais pourquoi donc Lacan me restait-il tellement inaccessible ? La porte n’existait pas et encore moins le seuil à franchir pour entreprendre une analyse ou un contrôle avec lui. Il était ce grand chaman qui écoutait les autres, qui les délestait de leur fardeau existentiel. Magie du transfert ! Je lui attribuai l’être de mon père, qui était médecin d’une ville de province et qui sillonnait les routes sans fin, pour soigner et probablement guérir ses malades. L’EFP, aux initiales vertigineuses, représentait cet espace ouvert et clos à la fois : le lieu du père finit par devenir enfermement matriciel. Mais, enfant immobile, je m’envolais avec mes compagnons, les livres, qui m’ont octroyée pour toujours la liberté des sentiers imaginaires. Engagée dans le travail de transmission de la psychanalyse à l’EFP, j’adhérais à l’édifice théorique et politique construit par Lacan. Cette expérience cruciale m’a rendue sensible à ce qui passe, entre le dit et le non-dit, à ce qui échappe à tout échafaudage, mais qui en est la source. La procédure mise en place par Lacan était la fine pointe de sa théorie, destinée à prendre sens dans sa réalisation politique. Or, la bâtisse s’est effondrée sous le poids des transferts à la dérive, qui clamaient l’excès, qui débordaient le champ délimité, qui outrepassaient les frontières. Extrait de l’introduction
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ISBN 13 : 9782915789393
ISNB 10 : 2915789398
Nombre de pages : 288
Éditeur : Campagne Premiere
État du livre : très bon état
Reliure : broché
Poids : 345 gr
Largeur : 13.59 cm
Longueur : 21.11 cm
Épaisseur : 2.21 cm
Auteur : Sylvie Sésé-Léger
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