Le cas Sonderberg

Elie Wiesel est l’auteur d’une ouvre littéraire très riche, forte d’une quinzaine de romans et récits, de quarante titres publiés, traduits dans plus de vingt langues. Le prix Nobel de la paix lui a été décerné en 1986. « Autrefois, pendant un temps, après le procès, je faisais partie de la vraie fraternité journalistique, je veux dire active, dynamique et surtout romantique. On venait me voir, m’interroger, me refiler des tuyaux. C’était la plus belle période de ma vie. La plus excitante. J’informais, j’expliquais, je commentais événements frivoles et historiques, je parlais de personnes connues à des lecteurs inconnus. Je me pensais utile. Incontournable. » Critique dramatique, Yedidyah a couvert à titre exceptionnel le procès de Werner Sonderberg, un jeune allemand résidant aux Etats-Unis accusé d’avoir assassiné Hans Dunkelman, son vieil oncle de passage dans les montagnes des Adirondacks. Accident ? Suicide ? Meurtre ? Contre toute attente, l’inculpé avait déclaré sous serment qu’il était à la fois coupable et non coupable. Mais le septième jour du procès, deux dépositions, celles du médecin légiste et du concierge de l’immeuble new-yorkais où le jeune homme résidait, l’avaient innocenté. Si ce coup de théâtre avait mis fin à sa carrière de chroniqueur judiciaire, Yedidyah était resté longtemps persuadé qu’il ne connaîtrait jamais la vérité sur ce qui s’était vraiment passé. Lorsque la femme de Werner Sonderberg l’aborde un jour en lui disant que son mari souhaite le rencontrer, le passé refait surface. Pourquoi l’ancien prévenu tient-il à le voir ? Pour lui parler de quoi ? Le cas Sonderberg tourne avec brio autour d’une seule et même question : « Où commence la culpabilité d’un homme et où s’achève-t-elle ? Qu’est-ce qui est définitif, irrévocable ? » Jeune journaliste, Yedidyah évolue dans la rédaction d’un quotidien new-yorkais, avec ses intrigues et ses fidélités. Critique théâtral, époux d’une actrice, il participe de la comédie new-yorkaise. Les succès éphémères, les gloires oubliées : rien n’est plus joyeux qu’une nouvelle étoile, rien n’est plus mélancolique que son crépuscule. Mais voilà qu’on demande un jour à Yedidyah de « couvrir » le procès d’un certain Werner Sonderberg. L’accusé, jeune Allemand résidant aux Etats-Unis, est parti se promener avec son vieil oncle, visiteur de passage, dans les montagnes des Adirondacks. Le neveu en est revenu seul. Coupable ou non coupable ? Cette affaire déclenche en Yedidyah d’étranges et puissants échos. Sentant qu’il se heurte à un secret familial, il tente de sonder sa propre mémoire. Qui est-il vraiment ? Comment retrouver les visages disparus d’un père, d’une mère, d’un frère ? Offre de mission clandestine en Israël, épisodes de l’Occupation et de l’après-guerre, camaraderie de combat et désillusions : tout s’enchevêtre dans sa conscience. Le voilà guetté par la folie. Il a recours à l’hypnose pour retrouver les images de sa petite enfance, faire la paix avec lui-même et avec « une histoire qui, jusqu’à la fin des temps, fera honte à l’humanité ». Used Book in Good Condition