Le Chien d’Ulysse
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Comme Boualem Sansal dans “Le Serment des Barbares”, Salim Bachi, dont “le Chien d’Ulysse” est le premier roman, use d’un lyrisme noir, touffu, déboussolé, qui frappe parfois au hasard comme une balle perdue. Ce lyrisme est scandé par l’invective. Invective contre Cyrtha, où vit le narrateur, ce mythe bouffi et échoué, cette ville “capricieuse, réelle, fantasmée”, avec ses rues pavées sombres comme des grottes … La ville capture, abîme le jeune Hocine qui, comme ses camarades Mourad, Rachid et Poisson, sans projet, ni travail ni argent, “se démène pour creuser sa voie”. Au cours de son périple à travers Cyrtha, il essaie de découvrir “le fin tracé qui sépare deux mondes, le vrai du faux”, de ne pas vendre son âme à son tour … Au terme de son odyssée malheureuse, où il ne trouve l’oubli que dans le sommeil du shit, aussi désorienté qu’un Ulysse qui, dès qu’il approcherait d’Ithaque, serait condamné par les dieux à repartir, à refaire éternellement le même voyage, Hocine n’imagine même pas qu’il pût y avoir un jour un autre Boudiaf. Et c’est peut-être cela l’intérêt, le triomphe des assassins de tous horizons : empêcher, en propageant la confusion, qu’on croie encore à une quelconque providence politique, à la possibilité d’un renversement lumineux et démocratique. Salim Bachi le dit à sa manière âpre, agitée, tourbillonnante, sans nuances ni répit : il ne peut pas le faire, l’écrire autrement. Hocine, fils d’ancien moudjahid, est doté d’une myriade de petits frères et sœurs. Quelques soirées par semaine, il travaille à la réception d’un hôtel tenu par deux sales bandits. Sa mère est inquiète parce qu’il jure et ne jeûne plus pendant le Ramadan. Lorsqu’il le peut, le jeune homme regarde en silence des films X à la télé. On est à Cyrtha, en 1996. Quatre ans après l’assassinat du président Mohamed Boudiaf. Hocine parcourt les rues de sa ville et raconte ses visions, ses impressions, ses rencontres, sans mâcher ses mots. Il s’emporte en de longues tirades sensuelles entrecoupées de phrases sèches, pour raconter la cité où il évolue tant bien que mal. Constantine ou Alger ? Cyrtha, ville inventée, ville rêvée, rappelle aussi l’antique Cirta numide, depuis longtemps disparue. Lyrique et profane, un somptueux roman halluciné et désespéré. 29 juin 1996. Quatre ans après l’assassinat du président algérien Mohamed Boudiaf, Hocine parcourt les rues de Cyrtha, une ville qui emprunte ses traits à Constantine ou Alger, et, plus loin dans le temps, à Cirta, l’antique, la numide. De cette errance naît un récit étrange, halluciné, une odyssée ivre qui entremêle lyrisme et grotesque, ombre et lumière. Sarcastique et désespéré, ce récit baroque nous fait traverser une Algérie déliquescente, malade et pourtant magnifique.
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ISNB 13 : 9782070760701
ISNB 10 : 2070760707
Nombre de pages : 272
Éditeur : Gallimard
État du livre : bon état
Reliure : broché
Poids : 280 gr
Largeur : 14 cm
Longueur : 20.5 cm
Épaisseur : 1.7 cm
Auteur : Salim Bachi
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