Me débrouiller, oui mais pas tout seul Du bon usage de l’autonomie

LA DEDICACE DE L’AUTEUR : L’Autonomie est devenue un concept à la mode pour les parents et les éducateurs. Aussi encouragent-ils l’enfant à se prendre en charge de plus en plus tôt, sans tenir compte de son degré de maturité, tant physique que psychologique. Or je considère que la capacité à s’assumer ne se met en place que très progressivement, et que le rôle des adultes consiste essentiellement à accompagner l’enfant dans ce lent apprentissage. J’ai entendu de nombreux enfants se plaindre amèrement de ce qu’ils ressentent à cet égard, comme une sorte d’abandon. Car pour eux, apprendre à “faire seul” ne signifie pas pour autant “être seul”. Et ils revendiquent le droit de se sentir protégés et sécurisés pour prendre confiance en eux, et oser affronter les difficultés de la vie. Le but de mon livre est de contribuer à sensibiliser les parents pour qu’ils trouvent le juste milieu entre une hyperprotection qui entraverait la tendance innée de l’enfant à apprendre à “voler de ses propres ailes”, et une délégation trop précoce de responsabilités qui ne respecterait pas le droit de l’enfant à une certaine immaturité liée à son âge. (Etty Buzyn) Aujourd’hui, on demande à l’enfant d’être autonome, de se prendre en charge, d’être mûr, le plus vite possible. Pourtant, si le fait de ne pas lui accorder assez d’autonomie peut l’empêcher de grandir, lui en donner trop l’oblige à grandir trop vite. Etty Buzyn, psychanalyste, explique aux parents comment mesurer l’indépendance de l’enfant : d’où vient la tendance innée à l’autonomie ? comment, sans s’en rendre compte, peut-on brider l’enfant ? à quoi voit-on que cela lui pèse d’avoir trop ou pas assez d’autonomie ? comment le fait de lui imposer d’être autonome peut-il le faire souffrir ? pourquoi les enfants peuvent-ils pâtir d’avoir à se débrouiller seuls ? comment concilier les impératifs des différents membres de la famille pour que l’enfant ait juste ce qu’il faut d’autonomie ?… L’auteur de Papa, Maman, laissez-moi le temps de rêver ! aide les parents à se repérer dans une société où tout va trop vite. Car, entre abandon et surprotection, l’autonomie de l’enfant est un compromis qui évolue à mesure qu’il grandit et dont le dosage conditionne son épanouissement.