À quai
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« A bord du Bibby-Kalmar, la vie est suspendue entre le ciel plombé et les eaux mornes du fleuve Elbe, large comme un bras de mer… Les arêtes du métal stérile de cette boîte grise grossièrement assemblée se découpent à peine sur l’horizon immédiat des installations portuaires. Massif, le cube domine de plusieurs étages les flots crasseux qui le bercent au bout d’un ponton de ciment brut, où s’alignent les camions de livraison, le matin. A l’intérieur, devant la passerelle, des gardes en uniforme bleu foncé jouent aux cartes. Dans les coursives, on a tendu des fils à linge. Les femmes crient quand une rafale de vent plaque un vêtement mouillé contre leur corps qu’on devine ; tout à coup, une grande gifle humide qui dévoile leurs secrets… Quatre cents personnes sont entassées là, hommes, femmes, enfants, venus des Balkans, de Turquie, d’Afrique, d’Inde – certains ressortissants de l’Est, surtout des Roms, ont été séparés des animaux qu’ils tentaient d’introduire sur le territoire de la Grande Allemagne. Quelque part à l’arrivée, la chance a tourné court. » Quatre cents personnes sont entassées à bord du Bibby-Kalmar. Le navire est arrimé à une jetée interdite au public, enchaîné au fond de l’Elbe par des ancres de plusieurs tonnes, non loin de Hambourg. Les réfugiés sont tous des demandeurs d’asile en situation irrégulière et survivent grâce à une maigre allocation mensuelle. En attendant le règlement des procédures, les différents groupes ethniques s’affrontent, notamment autour de la table de jeu du Moldave l’un des caïds des rackets qui prospèrent dans ce centre de rétention flottant. Des dettes impayées, une partie qui tourne mal, et voici qu’un Ukrainien est agressé et laissé pour mort. Zoran, ancien étudiant enrôlé de force dans l’armée yougoslave, est soupçonné. Dans l’attente hypothétique que la victime sorte du coma, la tension monte à bord du Bibby-Kalmar. Sous l’œil désabusé d’un trio de commissaires « mandatés par l’Euroconscience pour examiner de possibles violations du droit des gens cherchant à passer en terre d’abondance », on assiste à l’affrontement des laissés-pour-compte de la mondialisation, des clandestins du miracle économique. Thierry Marignac réunit symboliquement les victimes des soubresauts de l’Europe dans un roman noir en forme de huis-clos d’une remarquable force dramatique.
Disponibilité : 1 en stock
ISBN 13 : 9782743614904
ISNB 10 : 2743614900
Nombre de pages : 222
Éditeur : Rivages
État du livre : bon état
Reliure : broché
Poids : 135 gr
Largeur : 11 cm
Longueur : 16.99 cm
Épaisseur : 1.6 cm
Auteur : Thierry Marignac
L’édition livrée peut éventuellement différer de celle commandée.
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