A Tout Prix

Il est vieux. Dix-sept ans de plus que moi, et il les fait. Boit comme un trou. Fume, fume, fume, sans relâche. S’asperge d’un passé triste tous les matins sous la douche. S’habille d’un avenir rococo ou épuré, un avenir où tantôt j’apparais tantôt disparais, suivant son humeur. Me trimballe dans sa caravane de fortune en grognant. Me vole. Me ment. Me critique. Me lâche. Me reprend. Sale. Laid. Fourbe. Arrive toujours en retard. N’offre ni fleurs, ni baisers, ni bijoux. Ne me fera jamais d’enfants. Et pourtant, la narratrice va se perdre dans une relation passionnée où se mélangeront sans cesse plaisirs du sexe et douleurs de l’amour. Cet homme n’est pas libre et joue de la passion qu’il inspire, faisant de sa maîtresse, l’objet de ses luxures. Mais pourquoi un tel abandon, un tel engagement ? Pourquoi, bon Dieu, pourquoi je l’aime tant ? Parce que son sexe est taillé pour le mien. Parce que son sexe, putain ! Cette addiction, Mélanie Muller va nous la faire partager avec une franchise exceptionnelle, et nous faire comprendre ce qui, parfois, peut perdre les femmes… Dans ce roman sans concession, au rythme entêtant, Mélanie Muller nous fait vivre chaque instant d’une relation folle et désespérée qui, si elle crée du bonheur physique, exacerbe les passions les plus noires de l’âme. Très remarquée pour son premier roman, Frappe-moi !, Mélanie Muller réussit avec brio son deuxième roman qui s’inscrit dans la lignée des grands textes de la passion amoureuse. Avec À tout prix, Mélanie Muller s’affirme comme un grand écrivain. Extrait du livre : Le soir où je t’ai rencontré, je buvais des tequilas et j’avais déjà trois amants mais, par chance, aucun d’eux n’était là dans le bar ce soir-là. Trois amants, six bras, mais je me sentais quand même bien seule, seule et dans l’urgence. Trois amants six sous, six mains et trente doigts pour m’extraire du néant, et pourtant je n’étais personne, je restais personne, six bras inutiles qui m’enlaçaient dans des histoires sans forme, sans nom, sans odeur, peut-être y avait-il ma panique dans tous ces bras, la peur de vieillir et qu’un jour, je ne serais plus désirable. Et l’étais-je seulement, désirable ? J’ai vu ton chapeau dépasser de la foule enfumée, et va savoir pourquoi, va savoir, peut-être pour te poser la question, je me suis approchée. Tout près. Très grand. Immense. Géant. Je me suis toujours demandé comment un homme de ta taille avait fait pour me voir, pour poser les yeux sur mon petit mètre cinquante, mais c’est l’inverse qui s’est passé, c’est moi qui t’ai vu. Qui ai tout mis en oeuvre pour me faire remarquer, attirer ton attention, hé ho du chapeau, et à force de faire des pieds et des mains pour atteindre ton champ de vision j’ai décollé de la réalité, j’ai senti la terre trembler puis s’éloigner sous mes pieds. Quarante centimètres nous séparaient, comment j’allais bien faire pour t’attraper ? RO30093282. A TOUT PRIX. 2006. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 163 page.. . . . Classification Dewey : 840.092-XXI ème siècle