Amours barbares

“Plus que les mots, les femmes sont ma patrie”, dit Jules Roy, qui dans le prolongement de ses splendides “Mémoires barbares”, évoque ici les silhouettes féminines — multiples — qui ont traversé sa vie.
Qu’on attende pas pour autant un catalogue d’anecdotes croustillantes…
Ou, s’il arrive que celles-ci soient au rendez-vous, on se tromperait à voir là le fin mot de ce livre. L’ancien séminariste du collège Saint-Eugène d’Alger, le combattant de la RAF et de l’Indochine, l’écrivain aux amours passionnées s’interroge sur le désir, la séduction, la passion, qu’ils durent une heure ou des années, en ce qu’ils ont à la fois de primitif et d’énigmatique — et, en ce sens, de barbare.
L’ami de Camus et de Gainsbourg, le lecteur impénitent des “Liaisons dangereuses, l’adorateur de Marie-Madeleine — ne vit-il pas au pied de la basilique de Vézelay qui est consacrée à la pécheresse ? — nous livre ici une confession au sens le plus noble du terme: le face-à-face d’un homme avec lui même et avec cette “soudaine et divine brûlure” qui l’a fait vivre.