Balzac et la petite tailleuse chinoise
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Peut-on s’attendre à rencontrer Mozart, Balzac ou Dumas sur les pentes escarpées du “Phénix du ciel”, montagne perdue du district de Yong Jing, aux confins du Tibet ? Non sans doute, et certainement pas aux premiers temps de la révolution culturelle lancée par Mao à la fin des années 60. Le jeune narrateur de “Balzac et la Petite Tailleuse chinoise”, du cinéaste Dai Sijie, fait partie de ces “garçons de la ville”, tenus par commodité pour de “jeunes intellectuels” sans même avoir entrepris d’études supérieures, mais dont les parents représentent un savoir ou une posture intellectuelle désormais prohibés. Avec son camarade Luo, il va parvenir à sauver son violon de l’autodafé qui le guette en interprétant une sonate interdite, maquillée par une identité factice : “Mozart pense au président Mao”. Le pouvoir des mots reste le seul allié sûr des deux jeunes gens, condamnés à une rééducation dont le terme se dérobe, puisqu’ils sont fils d’ “ennemis du peuple” … Par chance, les compères savent conter : inventant un cinéma oral, plus beau encore que l’original, les voilà fêtés par une communauté villageoise qui les intègre d’autant mieux qu’ils la distraient par leur science du verbe et leur sens de l’interprétation des scènes patriotico-héroïques en vogue … Le pouvoir de la littérature n’est pas sans danger, et le sort réserve quelques déconvenues aux deux amis. Mais la liberté souveraine qu’il incarne est trop ardente pour être sans brûlure. Dans la Chine de Mao, savoir lire, c’est déjà faire partie des intellectuels. Et on ne badine pas avec les intellectuels : on les envoie se rééduquer dans les campagnes, travailler dans des rizières ou dans des mines. C’est ce qui est arrivé au narrateur et à son ami Luo, si jeunes et déjà marqués du sceau infamant d'”ennemis du peuple”. Pour ne pas sombrer, ils ont heureusement encore quelques histoires, quelques films à se raconter, mais cela fait bien peu. Jusqu’à ce que, par miracle, ils tombent sur un roman de Balzac : petit livre à lire en cachette, tellement dangereux, mais tellement magique, qui changera le cours de leur vie en leur ouvrant la porte de la fille du tailleur, en rendant possible ce qui ne l’aurait jamais été… Il fallait oser confronter le monde de Balzac et la Chine de Mao : Dai Sijie, réalisateur renommé qui vit en France, a réussi cet improbable pari et on lit avec enthousiasme et frénésie ce premier roman parfaitement maîtrisé. –Karla Manuele «Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l’ouvrîmes silencieusement. À l’intérieur, des piles de livres s’illuminèrent sous notre torche électrique ; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts : à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques Anglais : Dickens, Kipling, Emily Brontë… Quel éblouissement !Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara : – Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde.» En 1971, comme des millions d’autres jeunes citadins chinois, le narrateur et son ami Luo sont envoyés sur une haute montagne isolée voisine du Tibet, où ils seront “éduqués” par les paysans. Les adolescents ont trois chances sur mille de revenir un jour dans leur ville natale. Dans le village voisin, un autre jeune de la ville cache scrupuleusement une valise remplie de livres interdits : Balzac, Flaubert, Hugo, Kipling, Emily Brontë, Rousseau, Dostoïevski… Grâce à ces trésors, la ravissante petite tailleuse, jeune fille convoitée par tous, ne sera plus jamais la même. Écrit avec un accent de vérité confondant, un roman fort qui, tout en nous plongeant dans la Chine communiste, raconte une belle histoire d’amitié et d’amour, auréolée de la magie de la littérature.
Disponibilité : 2 en stock
ISBN 13 : 9782070757626
ISNB 10 : 2070757625
Nombre de pages : 190
Éditeur : Gallimard
État du livre : bon état
Reliure : broché
Poids : 245 gr
Largeur : 14 cm
Longueur : 20.5 cm
Épaisseur : 1.5 cm
Auteur : Dai Sijie
L’édition livrée peut éventuellement différer de celle commandée.
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