Beau comme l’antique

Le lecteur qui roule en Renault Clio, fréquente une académie de billard, perd son vade-mecum place du Panthéon ou… récure à l’Ajax, Jacques Gaillard se plaît ici à le prendre en flagrant délit de mémoire. Explorant l’antique non comme un champ de fouilles, mais tel un imaginaire, il interroge les signes qui, dans la langue, les moeurs, les arts ou les institutions, disent la rémanence de l’Antiquité gréco-latine. “Un mélange d’étrange et de familier, voilà peut-être ce qu’est, dans notre mémoire culturelle, dit-il, l’Antiquité qui se perpétue dans et sous le moderne.” Composé de seize chapitres, le livre se déguise en dictionnaire pour ordonner commodément quelques rubriques. D’Académie à Zéro, en passant par Harangues, Kitsch ou Néron, Jacques Gaillard, enquêteur souriant, convie son lecteur à un festival de culture et de drôlerie. D’où il pourrait ressortir que “l’on ne se débarrasse pas de l’Antique par décret, car il contient beaucoup de nos totems, et certains de nos tabous”.