Comme des hommes

” On leur avait dit de fermer leur porte quand ils partaient, mais ils n’écoutaient pas, ils étaient confiants. Alors, quand les gens venaient leur rendre visite, ils frappaient quelques coups, à peine audibles, par habitude, puis ils entraient et découvraient l’ombre de leur intimité dans le désordre… Derrière cette porte qu’on ne fermait jamais à clé, sur le sol, il y avait trois corps, face contre terre, baignés de sang, encore chauds, dans un silence qui n’appartenait qu’à eux. ” John et Georgia ont quitté Londres pour se consacrer aux joies d’une vie simple et modeste en Dordogne, dans le petit ” cottage ” de leurs rêves. Apres un été de soleil et de fêtes entre amis, il leur faut se rendre à l’évidence : la vie simple et modeste se révèle plus coûteuse que prévu, l’hiver est rigoureux et les paysans du coin ne sont pas toujours d’un abord facile. Et pourquoi Georgia se maquille-t-elle pour d’autres, sourit-elle à d’autres ? Rongé par la jalousie, dans ce hameau statique de Dordogne, John a de plus en plus de mal à ne pas perdre pied. John et Georgia disent adieu à l’Angleterre pour s’installer dans le “cottage” de leurs rêves au coeur de la Dordogne. L’approche des paysans s’avère un peu difficile bien que le soleil, la fête et le bon vin consolent de tout. Mais les regards appuyés des voisins sur la belle Georgia attisent la jalousie obsessionnelle de John. Le vieux Desjean, qui les surveille, voue une haine féroce à ces Anglais qui ont acheté la maison de son enfance. Quant à Jean, Louis, Héloïse et les autres, ils se repaissent de leurs secrets et s’épient pour mieux s’entre-dévorer. Si John ne voit rien, en revanche, il espère bien confondre l’amant supposé de Georgia. L’heure de la chasse a sonné, mais attention, un gibier peut en cacher un autre… Février, Sanders revient en Dordogne où il décortique la noirceur les relations franco-anglaises. Caustique, il met à nu les perfidies et les désillusions et, avec une maîtrise diabolique, entraîne le lecteur vers une fin aussi inéluctable qu’effrayante. –Claude Mesplède