Contes de Lorraine – Plume verte

Emmanuel Cosquin a collecté, au XIXe siècle, dans le petit village lorrain de Montier-sur-Sault, de merveilleux contes qui n’ont rien à envier à ceux de Perrault. Leur ton très direct, leur fraîcheur et leur originalité surprennent. C’est que, contrairement à son illustre prédécesseur, Cosquin n’a ni censuré ni réécrit ces contes populaires que lui transmettait une jeune fille étonnante. Elle se chargeait de les rechercher auprès de tous les villageois à cette époque. Et voici un petit aperçu de leur collaboration : un prince aux cheveux d’or comprend le langage des chevaux; un vieux soldat, La Ramée, s’empare d’une chandelle qui lui permettra d’épouser… la fille du roi d’Angleterre: Plume Verte, la fille du diable, use de tous ses sortilèges pour fuir son père. Une princesse se prend pour Marie-Antoinette et réussit à épouser le petit berger qui garde ses moutons. Un certain Jean sans Peur a décrété qu’il ne se marierait que lorsqu’il aurait eu peur pour de bon… Quand on aime les contes populaires, ceux qu’Emmanuel Cosquin a collectés en Lorraine au siècle dernier doivent être lus en priorité. En effet, ils sont beaux, originaux et pas du tout remaniés au goût de l’époque, de celui qu’on prête aux enfants et encore moins d’un public très chic comme le fut celui de Perrault. Emmanuel Cosquin avait une passion pour les contes du monde entier et entre autres pour ceux de sa province : la Lorraine. Il est sans doute, parmi tous les linguistes, les folkloristes et les érudits que nous avons pu rencontrer, l’homme le plus érudit et le plus rigoureux qui existe dans ce domaine. On peut ne pas partager toutes ses hypothèses de travail mais, dès que l’on plonge le nez dans la collecte qu’il a effectuée avec ses sœurs à Montier-sur-Sault, on est saisi par la fraîcheur, la simplicité et la fantaisie des contes lorrains. A partir de 9 ans.