Défense européenne, la grande illusion

Au moment du retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan, à gauche comme à droite, l’idée de la construction d’une défense européenne refait son chemin. Elle apparaît comme le meilleur moyen de franchir un nouveau pas dans une Europe politique unie et le meilleur moyen de donner du poids à l’UE dans le monde. Mise à part la brigade franco-allemande, les réalisations concrètes sont pourtant rares dans le domaine. Surtout, le projet soulève beaucoup d’interrogations. Comment organiser la défense européenne par rapport à l’Otan ? Quelle industrie européenne d’armement ? Qui appuierait sur le bouton nucléaire en cas de conflit majeur ? Autant de questions qui demeurent aujourd’hui sans réponse… ” Les Américains font la cuisine, les Européens font la vaisselle. ” Malgré tous ses efforts, l’Union européenne ne parvient pas à mettre sur pied une défense commune. Ainsi en décembre 1999, les Quinze décident de fonder une force militaire d’action rapide de 60 000 hommes à l’horizon 2003. Elle ne verra jamais le jour… Et c’est tant mieux ! Car la défense européenne est une illusion dangereuse, source de gabegie, d’impuissance et de renoncement. Loin d’être le mal dont souffrirait l’Europe, la pluralité et l’indépendance des nations ne seraient-elles pas le gage d’une défense efficace ?