Impasse de la Duchesse

Portée par deux personnages féminins exceptionnels, une puissante saga aux couleurs italiennes, best-seller en Italie. Impasse de la Duchesse, c’est le nom que portent sept venelles napolitaines, miséreuses et insalubres. A l’été 1910, une terrible épidémie de choléra vient de décimer ce quartier. Rosa Avigliano y a perdu un enfant, il lui en reste cinq, dont Teresa, son aînée rêveuse et tendre… Un jour, Josepha Castiglia, une princesse d’origine autrichienne, se présente à la porte de son taudis. Elle vient lui demander un philtre d’amour afin de séduire son mari insensible à ses charmes. Entre ces deux femmes que tout sépare va se nouer un lien intense. A travers les destins de deux familles, marquées par les passions et les drames, c’est la fresque de tout le XXe siècle qui se dessine. La guerre de 14, la montée du fascisme, les années mussoliniennes et la Seconde Guerre mondiale changent la donne pour tous et pour toutes… Derrière le pseudonyme de Sveva Casati Modignani se cachait un couple de journalistes confirmés, Bice Cairati et Nullo Cantaroni, liés dans l’écriture comme dans la vie. Salués par la critique dès la sortie de leur premier roman en 1981, ils sont devenus des stars de la littérature italienne, traduits dans trente pays et vendus à des millions d’exemplaires. Nullo Cantaroni est mort en 2004 et Bice Cairati continue seule leur oeuvre. Extrait du livre : Rosa Avigliano tenait de sa mère le secret de fabrication des talismans pour préserver du mal ou accomplir des voeux. Elle répétait des antiennes pour inviter les saints à exaucer certains désirs ou libérer ceux qui étaient frappés de maléfices. Elle connaissait les formules magiques pour apporter la fertilité à une femme stérile, guérir le mal de gorge, échapper à la foudre ou se faire épouser par un homme réticent. Abandonnée par son fiancé quand elle s’était retrouvée enceinte de Teresella, elle avait neuf soirs durant récité la prière à San Giovanni. A la fin de la neuvième prière, elle avait vu une ligne de feu traverser le ciel. Le lendemain, son fiancé revenait. Il l’avait épousée par la suite. Analphabète comme tous les habitants des bas quartiers, Rosa possédait une riche culture de toutes les superstitions, mais n’en faisait pas commerce. Elle avait d’ailleurs du mépris à l’égard des guérisseurs ou des sorciers dont les maisons étaient remplies de désespérés. Ces gens-là exploitaient la douleur des autres pour gagner de l’argent ou recevoir des cadeaux. Irritée que cette mystérieuse inconnue, rivée à son seuil, soit venue lui quémander un sortilège, elle répondit d’une voix âpre, en exerçant une pression de la main sur l’épaule de sa fille : – Je suis bien Rosa Avigliano, mais on vous a trompée. Je ne peux rien pour vous. – Sofia, ma femme de chambre, dit que vous seule pouvez m’aider, insista la jeune femme, qui parlait avec un fort accent étranger. Les habitants de l’impasse commençaient déjà à s’agglutiner derrière la visiteuse, qui n’avait aucune intention de s’en aller.