In Amenas, histoire d’un piège

Le 16 janvier 2013, à cinq heures cinquante du matin, Murielle Ravey est réveillée en sursaut par une alarme au feu stridente, qui retentit sans plus jamais s’arrêter sur le site gazier d’In Amenas, en plein milieu du Sahara algérien. Il ne s’agit pas d’un incendie, mais d’une attaque terroriste : Murielle, 46 ans, infirmière urgentiste chevronnée, se trouve d’un seul coup au cour de la cible choisie par les groupes djihadistes du Sahel. En guise de riposte à l’opération Serval, déclenchée cinq jours plus tôt par la France de François Hollande pour les chasser de leur sanctuaire du nord-Mali, les fous d’Allah choisissent d’attaquer In Amenas, et ses dizaines d’expatriés venus du monde entier pour y travailler. C’est une prise d’otages au retentissement international, et qui se terminera par un massacre. Quarante morts, autant de familles endeuillées de part et d’autre de la planète, du Texas au Japon, en passant par le pays Basque français et les quartiers catholiques de Belfast. Murielle est la seule femme expatriée à travailler à In Amenas. Pendant les vingt-cinq heures qui vont suivre son réveil, chaque minute sera consacrée à sa survie. Ce livre est aussi l’histoire d’une femme dont le parcours d’aventurière raconte les tourments de la fin du XXe siècle, depuis l’hôpital militaire Percy jusqu’au Kosovo tout juste sorti de la guerre. Cette guerre la rattrape aux confins du désert algérien, à 60 kilomètres de la frontière avec une Libye post-Kadhafi devenue zone de non-droit, ouverte à tous les trafics. In Amenas et ses centaines d’expatriés occidentaux s’apparente à un troupeau de chèvres attachées à des piquets au milieu du territoire des grands fauves. Murielle Ravey, née en 1966 à Paris, a été infirmière anesthésiste urgentiste dans le service de santé des Armées à l’hôpital du Val-de-Grâce et Percy. En 1999, elle a participé en tant que militaire au conflit au Kosovo. Puis elle a travaillé dans différents pays africains pour des compagnies pétrolières et forestières. Elle assurait le poste de Medic sur le site gazier d’In Amenas (Tiguentourine) lorsque l’attaque terroriste sanglante a eu lieu du 16 au 18 janvier 2013. Walid Berrissoul est né en 1985 à Paris. Journaliste au service reportage d’Europe 1 depuis trois ans, il a débuté sa carrière à la rédaction quelques mois seulement avant les printemps arabes. Depuis, il s’intéresse en particulier à ses conséquences. Le 16 janvier 2013, il a couvert, depuis Paris, la prise d’otages de Tiguentour Prise au piège pendant vingt-cinq heures dans l’enfer de la prise d’otages massive d’In Amenas, Murielle Ravey, “medic” du site gazier algérien attaqué le 16 janvier 2013, est la seule rescapée française du massacre. A partir de son réveil, le mercredi 16 janvier à 5h 50 du matin, chaque minute sera consacrée à sa survie. Le commando terroriste a choisi d’attaquer ce complexe industriel du Sud algérien où vivent et travaillent des dizaines d’expatriés venus du monde entier. Pour Mokhtar Belmokhtar, ex-émir d’Aqmi en quête de notoriété, il s’agit de frapper les esprits avec celte attaque au retentissement international. L’armée algérienne mettra trois jours à venir à bout de cette opération-suicide, qui va se solder par la mort de quarante employés. Parmi les victimes, il y a un Français : Yann Desjeux. Un an après, les circonstances de la mort de ce responsable de la sécurité du site ne sont toujours pas élucidées. Ce livre propose à la fois le récit haletant des vingt-cinq heures vécues par Murielle Ravey et une enquête passionnante sur les nombreuses zones d’ombres qui entourent cette attaque. Comment ce massacre a-t-il été possible ?