Journal des chevaux du soleil

LA DEDICACE DE L’EDITEUR DE L’OUVRAGE : Cet ultime ouvrage de Jules Roy (1907-2000), auquel il m’a été donné de collaborer, a été composé à partir des notes intimes et documentaires assemblés par l’auteur durant les années de composition et de rédaction de sa vaste saga romanesque “Les Chevaux du soleil”, publiée chez Grasset entre 1965 et 1975. Jules Roy est alors l’auteur extrêmement connu de “La guerre d’Algérie” (1960), de plusieurs essais sur la guerre ou “Le métier des armes” et de quelques pièces de théâtre. Mais à 60 ans, il n’a pu encore entreprendre le moindre roman, lui qui se veut avant tout romancier… Afin de restituer l’état d’esprit de cet homme aux prises avec un roman qu’il a jusqu’à ses derniers jours considéré comme l’oeuvre maîtresse de sa vie, j’ai dépouillé les carnets manuscrits de la période considérée et une partie de l’énorme documentation déposée en 1987 aux Fonds littéraires méditerranéens de Marseille, afin d’y trouver matière à une chronique détaillée de ces dix années. Ce “Journal des Chevaux du soleil” représente donc non seulement un document sociologique irremplaçable sur une décennie fort importante en France comme en Algérie, où Jules Roy se rendait fréquemment pour se documenter, mais aussi une réflexion sur l’inspiration, le métier d’écrivain, la création littéraire et la postérité… Et tout autant une méditation sur le bonheur, la vanité de l’existence, Dieu et les hommes… On y découvre, au moment où il entreprend de confronter les rêves individuels et collectifs du passé aux réalités de l’heure, ses aspirations littéraires aux difficultés de l’écriture et aux aléas de la publication, un homme meurtri, écartelé par ses origines et un immense romancier, frustré dans ses aspirations les plus profondes. (Guy Dugas) Le 30 mars 1974, au moment où il achève, après dix ans d’écriture quotidienne, sa série romanesque des Chevaux du soleil qu’il a toujours considérée comme l’oeuvre de sa vie, Jules Roy note dans ses carnets : •• Dès que je me remets à écrire, je n’ai plus la force de tenir ce journal. Ce que j’écris pour Les Chevaux du soleil me détruit pour le reste. •> Ce sont ces dix années d’un travail titanesque, d’une documentation considérable et d’une écriture passionnée, à la recherche de ” l’Algérie la plus vraie “, qui nous sont révélées ici à partir des carnets inédits, des inédits et des albums photographiques de l’écrivain. Précieux journal littéraire d’une création monument polymorphe, étonnant témoignage biographique sur homme meurtri de naissance, déchiré dans ses aspiration et écartelé par l’Histoire, passionnant document sur France des années 70 et l’Algérie de Boumediene, Journal des Chevaux du soleil est une plongée au cœur l’intimité d’un immense romancier aux prises avec son histoire et avec l’Histoire, au moment où il entreprend confronter les rêves individuels et collectifs du cassé réalités du présent. in-12, broché, couv. illustrée à rabats, 220 pp., quelque photos hors texte. Bande de l’éditeur conservée, à l’état de neuf.