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Justice à tous les étages

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À Bénipurain, ville perdue au centre de la carte judiciaire, un homme est retrouvé mort au pied de son immeuble. Lorsqu’on découvre qu’il s’agit d’Antoine Langman, gloire locale de la chanson, le drame devient une affaire people. L’enquête commence. S’y illustrent un juge des enfants à la sexualité trouble, une juge aux affaires familiales à la dérive, un juge d’instruction abusant des drogues légales… De tristes figures, entourées de greffières élevant la médisance au rang de grand art, et cornaquées par une hiérarchie surtout préoccupée de carriérisme. Caricature ? Certes non. Le narrateur sait de quoi il parle : il s’agit du palais de justice lui-même. Une bâtisse en pierre, qui souffre d’abriter une espèce inhumaine : la magistrature d’ici-bas. Laurent Lèguevaque, ancien magistrat démissionnaire «de son plein gré», le démontre ici : la déliquescence de notre justice est achevée. Né à Toulouse en 1966, Laurent Lèguevaque est entré dans la magistrature en 1989. Il a exercé à Mâcon et à Tours avant de claquer la porte en 2005. Depuis, il ne juge plus personne mais écrit sur le système judiciaire : on lui doit notamment Un juge s’en va (l’Archipel, 2005) et Plaidoyer pour le mensonge (Denoël, 2006). Extrait du livre : Les murs n’ont pas seulement des oreilles : aussi des yeux. Je le sais, je suis une bâtisse. Une construction ancienne. Par ici, l’on m’appelle logis seigneurial, ou manoir… Érigé au XVIIIe siècle sur les ruines d’un castel – mon aïeul -, j’écoute et observe, à l’intérieur comme aux abords, dans mon antre et alentour. Je vois malgré moi les humains qui grouillent, la ville en expansion, la nature en récession. J’en suis l’immuable témoin, figé dans ma peau de pierre… De bien belles pierres, d’ailleurs, coquettement disposées. Certaines parts de moi sont en brique faites à la mode d’ici, du temps où l’on séchait l’argile au soleil. Mais, pour l’essentiel, je suis de tuffeau taillé, en blocs élégamment agencés. L’architecture me passionne – comme, je le suppose, l’anatomie plaît aux humains. Des colonnes engagées ornent ma façade. Dans l’entre-colonnade, une porte monumentale ouvre sur un atrium. Mais ma fierté tient dans les détails : ces feuilles d’acanthe qui donnent un air corinthien à mes chapiteaux, par exemple, juste au-dessus des astragales surplombant les cannelures des fûts… Et ces arcatures, et ces chantepleures, et ces antéfixes… Tout en haut, sur mon toit, un étui de faîtage protégé d’un ornement autrefois en céramique, aujourd’hui cuivré, prend au crépuscule des allures de pinacle d’église… D’ailleurs, ma première vocation fut religieuse. C’était il y a longtemps… En décembre 1788. À la fin de mon édification, les soeurs du mont Carmel battaient des mains. L’évêque avait donné son accord, l’acte était signé. Les carmélites avaient enfin leur couvent. Elles allaient pouvoir investir mes murs, fouler le marbre sous ma verrière, et fleurir mes encorbellements de géraniums aux pétales colorés. Ce qu’elles firent doucement, en sourire et en silence. Je percevais à peine leurs chuchotements sous leurs pas légers qui, au glas des offices, rythmaient mes premiers jours. Mais cette paix fut de courte durée… Le 2 novembre suivant, la nation décrétait la confiscation des biens ecclésiastiques. Moi y compris. Les soeurs tentèrent de résister pacifiquement, par l’inertie. Sans ménagement, les soldats les chassèrent. En bataille peu rangée. Les soeurs caquetaient, cornettes en bataille, poussées au-dehors du bâton ou de la baïonnette. L’une cassa sa clavicule contre une saillie de porphyre. Un crucifix fut brisé, un chapelet piétiné. Aucune n’eut loisir d’emporter même la plus légère malle. La démocratie fit en moi une entrée fracassante. Alors, de couvent, j’ai été promu palais. Palais de justice. Toute la pompe républicaine tient dans cette appellation : palais de justice. Parce que, pour le reste… Depuis le temps que j’abrite les juges, les procureurs, leurs greffiers, et les avocats… Que je note leurs gesticulations, leurs effets de manche… J’en connais sur eux, de quoi écrire un livre entier. Le voici, d’ailleurs.

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ISBN 13 : 9782809800272

ISNB 10 : 2809800278

Nombre de pages : 187

Éditeur : L'Archipel

État du livre : bon état

Reliure : broché

Poids : 245 gr

Largeur : 14 cm

Longueur : 22.5 cm

Épaisseur : 1.5 cm

Auteur : Laurent Lèguevaque

L’édition livrée peut éventuellement différer de celle commandée.

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