La Disparition d’Anastasia Cayne

Roman d’apprentissage mêlant suspense et mystère, La Disparition d’Anastasia Cayne recèle tous les ingrédients du grand roman pour adolescents. Le narrateur, dont le lecteur ne connaîtra jamais le nom, voit son morne quotidien de lycéen bouleversé, le jour de l’apparition en ville de la mystérieuse Anna, qui préfère d’ailleurs qu’on l’appelle Anastasia. Derrière son apparence gothique, se cachent les traits d’une jeune fille précoce, éprise de musique, de Nick Drake à Tim Buckley en passant par Yo La Tengo, et férue de littérature, de Burroughs à Lovecraft, en passant par Camus. Anastasia séduit et initie l’adolescent avant de brusquement disparaître. Enquêtant sur les messages codés et les notices nécrologiques qu’elle lui a laissés, le narrateur tente de retrouver son amour disparu, parce que « le passé n’en fait qu’à sa tête. Il peut vous suivre à la trace, animé d’une existence propre, en projetant une ombre immense ». Et il n’est pas au bout de ses peines ni de ses découvertes. Le lecteur suit peu à peu l’enquête du narrateur sachant tout comme lui dès les premières pages qu’Anna n’est plus là. Le livre avance, lentement, au fil des souvenirs et des digressions de son narrateur. Envoûtante, la fin du roman reste ouverte car, comme le souligne elle-même Anna, « C’est presque mieux de ne rien savoir[.] Si on comprenait tout, ce ne serait sans doute pas aussi intéressant ou fascinant. L’énigme à elle seule vaut presque tout. Parfois, le mystère est bien plus amusant que le reste ». Anna Cayne préfère qu’on l’appelle Anastasia, aime Houdini le prestidigitateur, élabore des codes secrets et des énigmes, s’habille tout en noir et passe son temps à écrire de fausses nécrologies sur les habitants de la ville. Quand je suis tombé amoureux d’elle et qu’elle a mystérieusement disparu, j’ai commencé à recevoir des messages codés que seule Anastasia aurait pu m’envoyer…