La Femme Coquelicot

Marthe, soixante-dix ans, ne boit que du thé et de la tisane depuis vingt ans, depuis la mort d’Edmond, son mari, un homme grognon qu’elle n’a pas choisi. Mais voilà que ce matin, elle a une curieuse envie de café. Elle constate avec étonnement que la tasse qu’elle se verse ne lui donne aucune palpitation. Ce matin marque le début d’un intérêt timide qui deviendra amour brûlant pour Félix, ” l’homme aux mille cache-col “, un peintre de quatre-vingt-dix ans qui fréquente le même restaurant qu’elle l’après-midi. Cette grand-mère dont le mari méprisait le côté ” fleur bleue ” va enfin pouvoir donner libre cours à ses aspirations romantiques. Une femme provocante vêtue du rouge coquelicot que Marthe adorait mais qu’Edmond avait proscrit, donne à Marthe le coup de fouet décisif. A soixante-dix ans, elle recevra les premiers compliments d’un homme, et sa première lettre d’amour. Noëlle Châtelet brise ici un tabou en faisant vivre une histoire d’amour et de volupté à une femme d’un âge auquel on intime souvent la honte. Elle décrit une relation magnifique et magique, mais aussi les réactions de l’entourage de la vieille dame : l’acquiescement un peu gêné de son fils, le désarroi, voire la jalousie, de sa fille, les gros yeux de la concierge, l’amusement du garçon de café… Avec La Femme coquelicot, l’auteur donne un second volet à la trilogie présentant la femme aux différents âges de la vie, qui commence par La Femme en bleu (prix Anna de Noailles de l’Académie française) et se termine avec La Petite aux tournesols. Marthe a soixante-dix ans. On pourrait croire que ce n’est plus un âge pour la passion. Pourtant, c’est une véritable passion qu’elle va vivre avec Félix, un vieil artiste de quatre-vingts ans, celui qu’elle appelle ” l’homme aux mille cache-col(s) “. Et voilà que Marthe s’éveille aux couleurs de la vie, au rouge du désir. Enfants et petits-enfants assistent avec stupeur à sa métamorphose en jeune fille romanesque qui savoure, enfin, le plaisir d’aimer et d’être aimée. Grâce à ce roman léger comme un conte, un voile pudique se lève sur les passions tardives. Quant aux lecteurs de la Dame en bleu, ils se plairont à retrouver l’énigmatique vieille dame dont ce récit pourrait bien révéler la secrète histoire… Un regard nouveau sur la vieillesse. Un éloge inattendu de l’amour.