La femme éclaboussée

La lente décomposition d’un adultère bourgeois classique d’apparence, La femme éclaboussée, premier roman de Dominique Dyens, souffre d’un démarrage un peu lent.
Tout semble figé dans la vie de Catherine Sallers. Elle a élevé deux enfants avec lesquels le contact est difficile. Son mari, aussi excitant qu’un réverbère, ne la regarde plus. Sa belle-mère lui reproche d’être née pauvre. Sa domestique régente la maison. Bref, c’est l’ennui derrière les lourdes tentures d’un quartier chic de Paris.
Quand elle prend un amant, Catherine n’a qu’une crainte : que quelqu’un l’apprenne et qu’elle soit contrainte de divorcer et de finir dans la pauvreté. Un matin, elle reçoit la lettre anonyme d’un maître-chanteur, et tout bascule : les normes, les peurs, les envies.
L’histoire banale de l’épouse délaissée et du jeune étalon devient fiévreuse. Le fils, la fille, le mari, l’amant, et Catherine elle-même sont pris dans un tourbillon qui les force à mentir, à jouer, et surtout à changer.
Tout ce qui n’était qu’ordre et classicisme se fissure. Chacun joue sa partition. Le roman de la banalité bourgeoise devient “Famille je vous hais”. Les liens se défont et les alliances se nouent.
Avec une vraisemblance terrible et un luxe de détails lucides et précis, Dominique Dyens réussit ici une belle peinture de l’attitude de la bourgeoisie face au désir.
La finesse de la description et le parti pris de scènes théâtrales font de son roman un livre à plusieurs lectures. Le style mesuré s’accorde des accélérations, le romanesque se pique de lutte des classes.–Laurent Galiana– –Ce texte fait référence à l’édition Broché .
Présentation de l’éditeur
Madame a 45 ans, elle est belle, distinguée. Monsieur, de dix ans son aîné, est directeur dans une grande banque. Ils habitent avec leurs deux enfants dans un quartier chic de Paris et mènent une vie sans histoire.
Et puis un jour Madame a un amant. Le petit caissier du Crédit Lyonnais, qui l’admire et l’observe dans l’ombre, s’en rend compte.