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La femme qui avait deux bouches et autres récits

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Le monde que j’ai fait mien, dont je me sens à la fois l’héritier et le dépensier, et qui doit beaucoup à l’Europe centrale, centre excentrique, coeur “oublié” de notre siècle (pensons au Golem, à Kafka, à Ereud, à Stroheim, à Schiele, à Bartok) est évoqué ici par une constellation de formes brèves et variées – récits, nouvelles, fragments autobiographiques – indépendantes dans leur régime, gravitant librement autour d’un astre législateur éteint, celui du baroque, et abandonnées en somme à la nuit. La plupart de ces récits critiquent l’état des choses et la marche du monde réel, quitte à côtoyer des états critiques de la raison : des machines nous soupèsent et nous jugent, des vampires et des ogres donnent des interviews, des spectres se font servir des restes dans une auberge, des hommes parlent en sifflant, un autre en riant, une cantatrice se divise ou se multiplie dans la double voix, la double parole, que lui offrent ses deux bouches, etc. D’autres de ces récits disent les métamorphoses d’une conscience douce et douloureuse, toujours prete à me quitter et toujours de retour. Pour que chacun de ces écrits soit le reflet d’un monde, il fallait, bien sur, que chacun de ces mondes soit une écriture. Tout en y travaillant, je me répétais à moi-même, en guise de légende, leur possible sous-titre commun : Histoires de goût, façons de parler. Et toujours il s’agissait d’abus : abus de nourriture et de boisson, et abus de langage, abus de tout ce qui entre et sort du corps par la bouche, jusqu’au dernier souffle. Ivresse des mets, ivresses des mots. Mais qu’on se rassure : l’abus de la littérature n’est pas dangereux. C’est la modération qui est mortelle. Alain Fleischer Le très remarquable talent littéraire d’Alain Fleischer – talent devant lequel le premier lecteur venu est naturellement conduit à s’incliner avec surprise et admiration -, consiste en ceci: lorsqu’une idée lui vient et qu’il commence, pour la mettre en oeuvre, à imaginer l’une de ses histoires, il conduit l’ensemble – I’idée, l’histoire l’imaginaire – jusqu’à ses plus extrêmes conséquences. Et cela avec une dextérité époustouflante … “La Femme qui avait deux bouches” pourrait n’être qu’un recueil réussi de textes disparates il y en a une quarantaine, brefs ou plus étendus, de la nouvelle à la fable et au conte, sans que les contours précis des divers genres représentés soient clairement définis. Chacune de ces proses développerait donc une pensée avant de passer à la suivante… Mais une autre caractéristique vient renforcer notre surprise : tout le livre d’Alain Fleischer est construit, agencé, fermement établi, sur un axe unique, un noeud thématique dont chaque récit offre une variation. De fait, il faut à l’auteur de la suite non pas dans les idées, mais dans l’idée. Ce qui est, beaucoup plus rare, précieux et difficile.

Disponibilité : 1 en stock

ISBN 13 : 9782020373500

ISNB 10 : 2020373505

Nombre de pages : 564

Éditeur : Seuil

État du livre : bon état

Reliure : broché

Poids : 585 gr

Largeur : 14 cm

Longueur : 20.5 cm

Épaisseur : 2.31 cm

Auteur : Alain Fleischer

L’édition livrée peut éventuellement différer de celle commandée.

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