La jungle hormone

L’histoire de Melba Chiffon – une “Fleur” ou, pour parler net, un androïde à fonction érotique – a des airs de roman noir galactique, ce qui donne au récit rythme et vivacité. Mais la “Fleur” n’est pas une petite chose fragile et sans défense : conçue pour vivre un an seulement, elle se rebelle contre son sort programmé, s’empare d’une fortune appartenant à son protecteur, un ex-baron du crime, et trouve l’appui de Stewart, un mercenaire au grand coeur qu’elle manipule grâce à ses charmes. La Jungle hormone laisse entrevoir quelques influences issues de l’univers de Philip K. Dick (on songe tout particulièrement à Blade Runner), et on pourra peut-être lui reprocher quelques rebondissements téléguidés. Mais le roman, avec son décor stellaire, ses extraterrestres en tout genre et ses mineurs cyborgs, n’en demeure pas moins d’une rare efficacité. Dans cette jungle urbaine de l’avenir, la solidarité et l’espoir n’ont cependant pas disparu. Robert Reed, un écrivain américain au talent déjà assuré, montre que la SF peut parfois être optimiste !