La Trilogie Underworld USA tome 2 – American death trip

C’est l’Amérique tout entière qu’Ellroy a entrepris de repeindre en noir. En se focalisant sur les liaisons dangereuses du crime et de la politique. En éclairant d’une lumière bien saignante les arrière-cours du mythe américain. En fouinant bien profond dans les poubelles de l’Histoire. En mariant si intimement personnages réels et créatures fictives, matière historique et invention romanesque qu’il est souvent impossible de démêler le vrai du faux, la réalité de l’interprétation ou de l’invention … “American Tabloïd” s’achevait juste avant que “cette énorme putain de hurlement” ne retentisse dans les rues de Dallas, le 22 novembre 1963. “American Death Trip” commence quelques secondes plus tard, pour se terminer en 1968 avec l’assassinat de Martin Luther King, le 4 avril, à Memphis, et celui de Bob Kennedy, le 4 juin, à Los Angeles, lors des élections primaires pour l’investiture démocrate. Une trajectoire de mort qu’Ellroy conduit, pied au plancher. Le livre démarre ainsi sur le meurtre de JFK et les “efforts” conjoints du FBI et de la mafia pour éviter les témoignages contraires à la thèse officielle : celle du tireur unique, Lee Harvey Oswald. Déjà présent dans “American Tabloïd”, Howard Hughes, l’ermite milliardaire cramé par la drogue, revient hanter ce second épisode avec ses manoeuvres pour s’approprier un à un les casinos de Las Vegas. Mais l’installation du bourbier vietnamien et celle, parallèle, des trafics d’armes et d’héroïne occupent peu à peu le devant de la scène, bientôt concurrencées par la lutte des Noirs pour les droits civiques et la folie sanguinaire des mouvements racistes du Sud. Ellroy dirige une nouvelle fois, de main de maître, cette symphonie discordante, développe des dizaines d’intrigues inextricablement croisées, tire mille et une ficelles, rebondit d’un point à un autre de la planète. Les personnages fictifs déjà présents dans le premier volet – Ward Littell, ancien du FBI, devenu avocat de Howard Hughes et des pontes de la mafia, et Pete Bondurant, ex-barbouze de la CIA, passé truand tout-terrain – impressionnent par leur complexité et leur ambiguïté. Le 22 novembre 1963, le jeune Wayne Tedrow, policier de Las Vegas, débarque à Dallas, Texas. Pour le compte de la mafia, il est chargé d’abattre le maquereau noir Wendell Durfee qui a agressé le donneur de cartes d’une partie de 21 et crevé l’œil d’un autre joueur. Wayne doit recevoir l’assistance d’un flic local, Maynard D. Moore, membre du Ku Klux Klan. Mais celui-ci est surexcité car son collègue Jefferson Tippit a été tué par un certain Lee Harvey Oswald qu’on accuse d’avoir assassiné peu avant le président J.F. Kennedy en visite dans la ville. L’attentat, commandité par un parrain de la drogue, Carlos Marcello, a nécessité plusieurs intervenants parmi lesquels Mesplède, un tireur d’élite français. Oswald, qui dans le plan, devait être abattu par Tippit, est arrêté et devient une menace pour les organisateurs. L’avocat de Carlos, Ward J. Littel, doit superviser l’enquête pour Edgar Hoover, son ex-patron du FBI. Sur place, il retrouve son vieux compère, l’ex-flic Pete Bondurant. Les deux hommes font pression sur Jack Ruby, patron d’une boîte de nuit, pour qu’il assassine Oswald. Second volet de la trilogie Underworld USA, American Death Trip débute par l’assassinat du président Kennedy et s’achève avec celui de son frère Bobby. Ce récit puissant, animé par les personnages centraux d’American Tabloid, mélange fiction et réalité pour démythifier la politique américaine des années soixante, le conflit du Vietnam et ses divers trafics. Avec une écriture épurée au maximum, James Ellroy mène sa narration à un rythme effréné tout en véhiculant une foule d’informations. Une fresque époustouflante ! –Claude Mesplède Prix 813, roman étranger Dallas, 22 novembre 1963. Jour de deuil aux Etats-Unis. Hasard ou coïncidence, Wayne Tedrow, un jeune flic de Las Vegas, arrive à Dallas avec 6 000 dollars en poche. Sa mission : descendre un maquereau noir en fuite parce qu’il a joué du couteau dans un casino de Las Vegas. Tedrow est sur le point de plonger bien malgré lui dans une conspiration visant à étouffer l’assassinat de John F. Kennedy… American Death Trip, roman d’une fabuleuse complexité, reprend l’action là où la laissait American Tabloid. On y retrouve de vieilles connaissances, comme Ward J. Littell et Pete Bondurant, rejoints par de nouvelles recrues toujours aussi complexes et tourmentées. Une fois de plus, Ellroy s’attarde à décrire les rouages du crime organisé du Las Vegas et du L.A. des années 60, avec leur lot de racisme et d’anticommunisme. Et comme toujours, ce style télégraphique, hyper concentré, qui ne permet aucun mot superflu. A déguster d’un trait, straight, comme un bourbon âpre et définitif. Dallas, novembre 63. Le coeur du rêve américain explose. Un jeune flic arrive de Las Vegas avec 6000 dollars en liquide et un sale boulot à exécuter. Il ne sait pas qu’il va faire partie du complot visant à étouffer la vérité sur l’assassinat de Kennedy. Il s’appelle Wayne Tedrow. Cinq années dans les coulisses de la politique vont le conduire de Dallas au Vietnam, en passant par le sud des Etats-Unis. Cinq années avec J. Edgar Hoover, Howard Hughes, la Mafia et le Ku Klux Klan. Voici le second volet de la trilogie Underworld USA, commencée avec American Tabloid (Rivages/Noir n° 282). Le cauchemar américain nourri des coïncidences de l’histoire des années 60 passées au crible par Ellroy. Il y a de la folie chez cet écrivain, de l’obsession dans son écriture.