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L’Abbé Pere

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Le 13 août 1982, Jean-Christophe d’Escaut assiste au Père Lachaise, avec son frère et sa soeur, aux obsèques de leur mère, décédée dans des circonstances mystérieuses. Il voit surgir un visiteur inattendu : l’abbé Pierre. Que vient faire aux funérailles d’une anonyme le célèbre fondateur d’Emmaüs ? Comment ce digne représentant de l’Eglise catholique peut-il assister à l’incinération de cette femme ? Pourquoi, quelques jours plus tôt, l’appartement de la défunte a-t-il été vidé précipitamment par Emmaüs ? Une phrase, lâchée malencontreusement lors d’un déjeuner de famille : «Toi, tu es le fils de l’abbé Pierre !», est le point de départ d’une enquête poignante qui, durant vingt-cinq ans, va mener l’auteur du marasme d’un secret de famille bien gardé – dont l’origine remonte à l’installation de la première communauté Emmaüs à Neuilly-Plaisance, en 1949 – à une relation extraordinaire et intime avec le plus aimé des Français, au cours des dernières années de sa vie. Au lendemain de la disparition de l’abbé Pierre, ce témoignage unique, écrit d’une plume alerte et poétique, en trace un portrait tout à fait inédit et bouleversant. Il révèle une histoire d’amour hors du commun entre ces deux êtres que la vie puis la mort ont fini par réunir, par-delà tous les obstacles, les censeurs et les codes de bienséance. Face à la plus incroyable des hypothèses, le lecteur se sent libre de se faire sa propre opinion. Né en avril 1954, deux mois après le fameux «Appel de l’hiver 54», Jean-Christophe d’Escaut a exercé successivement les professions d’éducateur spécialisé et de galeriste d’art. Auteur en collaboration avec l’abbé Pierre de Regarder en face, la beauté face à la misère (éd. Acropole, 2006), il se consacre désormais à l’écriture et à la gestion de l’association Le Bel Oeuvre. Extrait du livre : La silhouette massive de mon nounours de frère me rappelle la raison de ma présence. C’est lui, François, qui m’a appelé la semaine précédente pour me dire qu’on brûlait aujourd’hui le corps d’Anne-Marie, rapatrié à Paris le lundi. Remis tant bien que mal de mes émotions champenoises, je me suis retenu d’éclater de rire quand il m’a dit d’une voix grave que nous devions parler de l’héritage. Il s’est occupé de tout. «Et alors ?» lui ai-je demandé. «Eh bien… Il y a huit cents francs. À diviser par trois.» Un rapide calcul mental me fait miroiter la somme appréciable de 266,67 F par personne. Exactement ce que, pour solde de tout compte, nous laisse notre «pauvre» mère. Symbolique, ça. Au reste, pour être sincère, je pensais plutôt qu’elle ne nous laisserait que des dettes. Mais aucune commune mesure avec celle, béante, qu’elle a envers moi. Cette photo de militaire… Ce pseudo père… Ces invectives contre les hommes… J’ai beau mettre tout cela sur le compte de la frustration et du ressentiment qui ont marqué les dernières années de sa vie, je lui en veux d’avoir voulu m’associer à sa déchéance en me laissant pour tout legs la photo d’un de ses amants de passage qui a sûrement autant de chance d’être mon père que le premier quidam ou la dernière âme venus. Ces pensées m’effleurent, mais ne s’implantent pas… Je suis venu là pour accomplir une formalité, et qu’on ne me demande pas de mettre un gramme de sentiment dans une cérémonie qui relève pour moi de la mascarade. Marie-Bénédicte est venue de sa Champagne, dépouillée, François de son Lyon, luxuriant. Nous nous embrassons, un peu embarrassés par la présence à leurs côtés de Josée, une quinquagénaire à l’accent belge que je présente à ma soeur comme une amie très chère de notre mère. Autant je ne garde d’elle que des images imprécises, autant elle se souvient avec beaucoup d’affection de «Tito», comme on m’appelait à l’époque de mon séjour en Belgique. Des rumeurs saphiques à leur endroit étant parvenues jusqu’à mes oreilles, je n’avais pas mis beaucoup de temps pour comprendre que Josée n’était autre que l’ex-compagne d’Anne-Marie. Son tailleur strict et son visage rougi de larmes contrastent avec notre bonne mine et notre mise décontractée, Marie-Bénédicte habillée à la mode d’un jour sans pain, François en costume… d’une seule pièce, moi tout en noir, mais moins pour la circonstance que par habitude et par goût. Le crématorium se dresse sur un tumulus gazonné qui surplombe un majestueux entrelacs d’allées jonchées d’arbres. La nature veille sur les morts, ici, au point qu’ils semblent s’y être fondus et s’être volatilisés. J’aurais aimé que maman repose sous cette terre-là, qu’un laurier blanc veille sur son sépulcre comme sur celui de Margueritte Destouches et de Marcel Proust, et qu’une stèle commémore son souvenir.

Disponibilité : 1 en stock

ISBN 13 : 9782753802384

ISNB 10 : 2753802386

Nombre de pages : 331

Éditeur : Editions Alphée

État du livre : bon état

Reliure : broché

Poids : 414 gr

Largeur : 14 cm

Longueur : 22 cm

Épaisseur : 2.49 cm

Auteur : Jean-Christophe d' Escaut

L’édition livrée peut éventuellement différer de celle commandée.

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