Le fric

J’étais un besogneux de la finance, quatorze heures par jour à me ronger les sangs dans une salle des marchés sans fenêtre, à perdre la vue devant mes écrans et à prendre à mon compte, sans rien dire, le risque du monde. La routine, en somme. Et puis, la machine s’est emballée, les prix se sont effondrés, l’impensable est devenu quotidien. Les marchés étaient fous, le monde avait perdu la boule et mes employeurs n’avaient plus le sens commun… En véritable écrivain autant qu’en homme de l’art dûment éprouvé sur les plus grandes places financières, Jean-Manuel Rozan nous entraîne dans un monde impitoyable, bien loin de l’enrichissement sans mérite des traditionnels golden-boys. Car ici ” trader “, C’est-à-dire spéculer, confine à la lutte pour la vie. Au moindre faux pas vous perdez votre chemise et vous vous retrouvez ” viande froide “, abandonné de tous. Alors il faut gagner. Mais à quel prix ? Un jour vient où le héros de ce roman se pose la question.