Les Bottes rouges

Correspondant local d’un quotidien de l’Est pluvieux, le narrateur mène depuis dix ans une vie routinière, rythmée par la rédaction des mêmes éternels articles, les inaugurations bien arrosées, et le plaisir d’une bière savourée avec le voisin, Basile Matrin, magasinier de son état. Mais le jour où son ami cède aux charmes d’une jeune stagiaire, la petite Caillois, rien n’est plus comme avant : l’épouse trompée, Rose, sombre dans ce que Basile considère comme une dépression, et le narrateur comme du pur cinéma. Basile ne s’épargne aucune peine, aucune humiliation, pour sauver son couple. Mais le drame ne fait que commencer, au terme duquel le narrateur aspirera à demeurer en un lieu où rien ne se passe et où il pourra s’adonner en toute tranquillité à son occupation favorite : l’épluchage des pommes de terre, incarnation parfaite de Dieu ! Franz Bartelt est l’auteur de nombreux romans noirs et cocasses (Les Fiancés du paradis, La Chasse au grand singe…). Dans Les Bottes rouges, son cynisme irrésistible épingle nos vies parfois moroses, répétitives et hypocrites. Oscillant entre le drame et le burlesque, il suscite aussi bien le sourire mélancolique que le rire franc, et nous enseigne cette vérité trop souvent ignorée : la pomme de terre est un légume éminemment métaphysique. –Nathalie Gouiffès Correspondant local d’un journal de l’ ‘Est plu vieux’, le narrateur des Bottes rouges, “généraliste de l’incompétence”, n’entretient aucune illusion sur sa valeur : “J’étais vide, même pas parfait, j’étais heureux je n’avais pas d’ambition…” Son grand plaisir est d’éplucher des pommes de terre devant une fenêtre ouverte sur la pluie. Il sait au reste que l’actualité qu’il a mission de rapporter tient plus à l’imprévu qu’à un quelconque vin d’honneur avec des notabilités locales. Son meilleur ami, Basile, un magasinier, va être, à son corps défendant, à l’origine d’une “affaire” qui rompt la monotonie d’une bourgade où il ne se passe rien. Il vient de tromper sa femme, Rose, avec Marise, une jeune stagiaire de l’usine de jouets où il travaille … Il s’ensuit une suite d’épisodes tragi-comiques qui feront de Basile une victime et de Rose une manipulatrice triomphante … Franz Bartelt exploite les données de son talent : sens de l’incongru, vigueur du trait, visions à réfractions insolites de la comédie sociale, joute de mots à effets comiques. Mais à force de parti pris, il entraîne ses personnages dans une arlequinade qui leur retire consistance et crédibilité. Si son ambition reste avant tout de privilégier la portée satirique de premier plan, son roman est cocasse et divertissant. Le narrateur est correspondant local d’un journal de “l’Est pluvieux”. Quand son meilleur ami, Basile, magasinier, lui annonce qu’il vient de tromper sa femme, Rose, avec une jeune stagiaire de l’usine, il lui conseille de persévérer dans l’adultère. Mais Basile se sent coupable, car Rose, ayant découvert sa liaison, a sombré dans une profonde dépression. Le roman raconte la longue et héroïque reconquête de Rose par son mari, qui n’ira pas sans drames et sans péripéties. Basile se fait une haute idée de sa mission de magasinier, du bonheur conjugal et de la bière belge. Le narrateur, dès lors, n’a plus qu’une hâte : quitter le village pour s’installer dans une région où il ne se passe vraiment rien. Il pourra enfin se livrer à son occupation favorite, l’épluchage des pommes de terre… Les lecteurs de Franz Bartelt retrouveront ici l’univers à la fois noir et hilarant des romans précédents, leur cocasserie, leur lucidité cinglante. Il y a là une mélancolie fraternelle dont la saveur amère persiste après lecture – éclairée de sourires tristes ou de franches rigolades.