Les Cités obscures, Tome 9 : La frontière invisible 2/2

Il s’appelle Roland de Cremer. Jeune cartographe plein d’avenir, fonctionnaire au Centre de cartographie de Sodrovno-Voldachie, il prend son métier très à cœur. Mais très vite, il s’aperçoit que derrière le travail de scientifique qui lui a été confié se cachent des intentions beaucoup moins nobles. Il en est convaincu : les dirigeants politiques du pays – et, notamment, le Maréchal – comptent sur les fonctionnaires du Centre pour servir leurs visées expansionnistes. Les cartes, c’est bien connu, ne servent pas qu’à enregistrer la réalité physique d’un État. Elles peuvent aussi servir à redessiner des frontières et appuyer des revendications impérialistes. Roland est inquiet. D’autant plus qu’il a été nommé à des responsabilités hiérarchiques de tout premier plan. Dans son dos se trament complot et chausse-trappes. Roland craint le pire pour Skhodrâ, la jeune fille qu’il a rencontrée au Centre. Car sur sa peau se dessine une tâche étrange, qui aurait un rapport étroit avec la frontière. Roland en est persuadé : la vie de Skhodrâ est en danger. Il doit la mettre à l’abri… Deuxième volet de La Frontière invisible, cet album poursuit le cycle des « Cités obscures », série atypique dans le paysage de la bande dessinée francophone. Le scénariste Peeters et le dessinateur Schuiten explorent un monde inventé de toutes pièces, mais qui semble constitué en résonance avec le notre. D’ailleurs, les auteurs laissent entendre qu’il existerait des points de passage entre les deux univers. Et les noms de certaines villes des Cités obscures, comme Brüsel ou Pâhry, rappellent étrangement des capitales européennes bien connues… Par rapport aux précédents albums, La Frontière invisible insiste moins sur la dimension architecturale des décors, qui a fait la réputation des « Cités », pour se concentrer sur l’aspect humain du récit. Une évolution de la série entamée avec L’Ombre d’un homme et qui permet aux auteurs d’élargir leur propos et d’enrichir la densité de leur univers. Là encore, le personnage principal est en butte à un système politique tout-puissant, et n’est que la victime de son obsession pour un projet d’envergure qui finit par le dépasser. « Les Cités obscures », au-delà de leur vision fantasmée d’un monde entre passé et futur, constituent une bande dessinée véritablement politique. Les deux auteurs prennent position sur certains enjeux contemporains qu’ils évoquent de manière assourdie, comme en écho aux turbulences du monde actuel. Récompensé par le Grand Prix du Festival d’Angoulême, François Schuiten confirme une fois de plus la maîtrise de son univers graphique, et sa capacité à faire voyager le lecteur à travers les méandres d’un monde où la réalité bifurque sans crier gare vers l’onirisme. Roland est un jeune fonctionnaire du Centre de cartographie de Sodrovno-Voldachie, un lieu d’où on ne sort pas. Très vite, il comprend que cette administration sert les visées expansionnistes du pouvoir. Mais bientôt, la peur s’installe au Centre. Des bruits courent, on parle d’attentats, d’archives détruites, d’assassinats, de guerre, de rébellion matée dans le sang… Shkodra, la jeune femme dont Roland est tombé amoureux, semble par ailleurs intéresser au plus haut point les autorités, de plus en plus menaçantes. Tous deux prennent la fuite à travers déserts, montagnes et marais… Traqués, ils n’auront qu’une chance de s’en sortir : franchir la frontière. Une carte physique IGN “Découverte des contrées des cités obscures” est offerte avec la première édition du tome 2 de la frontière Invisible ! Toutes les informations pour découvrir la fabuleuse Sodrovno-Voldachie…