Les huit péchés capitaux

Confesser ses péchés, affirmaient jadis les dames catéchistes, c’était déjà les racheter. Encore fallait-il savoir quand, où, et comment, nous prenions le risque de contrevenir aux lois de l’Eglise, notre mère fouettarde. Car en cas de flagrant délit, on nous promettait la géhenne , on imaginait de vertigineuses oubliettes où seraient jetés les coupable. Une chute que consacrait d’ailleurs l’effrayante expression “tomber dans le péché”
Pour L’évènement du Jeudi, sept pénitents ont bien voulu mener pendant deux mois une procession littéraire. leurs confessions sont de merveilleux exercices de style. Jamais éloge de l’interdit ne fut plus joyeux.
et comme il eut été dommage de respecter la liste coercitive des péchés capitaux, nous avons prié un ami repentant d’inventer un huitième forfait. C’est Jean d’Ormesson qui s’est exécuté, avec la grâce de cette princesse italienne du XVIIè siècle dont parle Stendhal dans les Cenci qui disait, en prenant une glace avec délices le soir d’une journée fort chaude : ” Quel dommage que ce ne soit pas un péché! ”