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Les Ombres Errantes – Les Ombres errantes – Prix Goncourt 2002

4,50

“À Paris, Richelieu fit venir son luthiste et lui demanda d’interpréter la chaconne intitulée Le Dernier Royaume. Puis il joua les Ombres qui errent, pièce dont François Couperin reprit le thème principal sous le nom Ombres errantes dans son dernier livre pour clavecin.” Tel le claveciniste modelant sous ses doigts cet ailleurs sur lequel la société n’aurait pas de prises, Pascal Quignard nous propose un nouveau chant baroque en trois temps, que l’on peut lire dans l’ordre que l’on souhaite. Trois textes aux sujets transversaux et aux courts chapitres qui nous livrent de manière assez curieuse un Quignard interplanétaire. Un Ancien capable d’évoquer tout aussi bien la complainte du Jadis, brumeux et aquatique, bordant le temps comme l’être, que les bombes japonaises larguées sur Pearl Harbour. C’est que le Dernier royaume sous l’égide duquel se regroupent ces Ombres errantes, Sur le Jadis et Abîmes est toujours davantage grignoté par l’aura ombrée de ce qui fait obstacle à cette lumière (“phôs”) où les Grecs enracinaient aussi le croître (“phuein”). Le propre de l’ombre réside il est vrai dans sa duplicité, parce que si c’est sous son aile que les premiers hommes se construisirent, si c’est elle que cherche encore en mourant le dernier roi des Romains, c’est aussi à l’ombre des tours que grandit le terrorisme, à l’ombre des regards que se monnaye au quotidien la dissolution de la conscience de soi. Malgré tout, Quignard, pénétré des sages chinois ou des brahmanes qu’il convoque, demeure optimiste. Moment du retrait, occasion du repli, l’ombre reste ce dont tout peut advenir, ce qui met en suspens le monde marchandise où l’image à tout crin et le bruit ont désormais recouvert ces voix du silence qui sont la vraie parole. Qu’il distille selon son habitude quelques étymologies éclairantes, par exemple dans Ombres errantes, qu’il affronte ses thèmes de prédilection, le lien indéfectible au livre, la beauté des aurores, l’envers du sexe, l’art pariétal, le jansénisme, l’amour de la lecture, le délié de la pensée bouddhiste, Pascal Quignard fait du monde qu’il fuit, du temps originaire qu’il célèbre, du langage dont il (se) joue à merveille une magnifique chambre d’écho pour toutes nos interrogations tues. Le présent croqué par ce solitaire en fuite a beau s’en trouver étrillé comme un canasson fourbu, cette vieille Rossinante vaut mieux que tous les faux étalons avec lesquels on croit parcourir le vaste monde. À Jansénius avec qui il joua au volant, M. de Saint-Cyran affirme : “Il y a une ombre que ceux qui courent le plus vite ne déposent pas sur le sol.” Quignard, lui, continue son combat, celui d’un homme aux bords ensoleillés des terrasses qui a tout perdu – sauf son ombre. In umbra voluptati. –Frédéric Grolleau « Il y a vingt ans j’ai composé les huit tomes des Petits Traités. Ils sont parus aux éditions Maeght. Dernier royaume est un ensemble de volumes beaucoup plus étendu et étrange. Ni argumentation philosophique, ni petits essais érudits et épars, ni narration romanesque, en moi, peu à peu, tous les genres sont tombés. Enfant, durant toute mon enfance, chaque nuit, je tournais la tête du crépuscule jusqu’à l’aube. Cela me paraissait beaucoup plus intéressant que dormir. C’était peut-être un signe de carence mais cela m’excitait. C’est vraiment une tête qui tourne à toute allure que ces volumes. Un éclair de tête. Ce n’est pas un jugement sur le temps ou le monde ou la société ou l’évolution humaine : c’est le petit effort d’une pensée de tout. Une petite vision toute moderne du monde. Une vision toute laïque du monde. Une vision toute anormale du monde. » Pascal Quignard Pascal Quignard est un auteur étrange dont les livres interrogent inlassablement les liens secrets qui unissent l’homme, le langage, l’art et les limbes où la vie de chacun a commencé. Il revient cet automne sur le devant de la scène littéraire avec Dernier Royaume, une somme de textes en trois volumes où il nous transmet ce qu’il appelle sa vision ” anormale ” du monde. Anormale, c’est-à-dire ici magnifiquement littéraire. Mêlant, sur le mode du fragment, essais, aphorismes, nouvelles, récits historiques et courts textes à portée philosophique sur la vie d’écrivains, artistes ou penseurs remarquables, Pascal Quignard nous ouvre grandes les portes de son ” royaume ” et nous invite à saisir, tout au long des quelque 700 pages qui balisent son domaine, la beauté d’une certaine nudité des choses A travers ses derniers ouvrages, l’écrivain invente une forme qui bouleverse les frontières littéraires entre roman, poésie, théâtre, autofiction, philosophie, conte, érudition. Il entraîne son lecteur dans l’univers enchanté d’une pensée et d’une écriture qui le placent au premier rang des écrivains de ce siècle. Le jury du Goncourt s’honore à le saluer enfin comme tel.

Disponibilité : 1 en stock

ISBN 13 : 9782246637417

ISNB 10 : 2246637414

Nombre de pages : 192

Éditeur : Grasset

État du livre : bon état

Reliure : broché

Poids : 270 gr

Largeur : 14.2 cm

Longueur : 20.5 cm

Épaisseur : 1.7 cm

Auteur : Pascal Quignard

L’édition livrée peut éventuellement différer de celle commandée.

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