L’Exception

Un huis clos angoissant, un suspense haletant, par le nouveau maître Scandinave du genre. Iben et Malene, deux amies employées au Centre danois d’information sur les génocides, reçoivent d’intrigantes menaces de mort par e-mail. Leur corbeau, caché derrière une adresse électronique imaginaire, manie avec brio l’art de la référence : ses courriers regorgent de formules empruntées aux grands tortionnaires de ce siècle et à l’histoire des génocides. Très vite Iben et Malene pensent être victimes de la vengeance d’un criminel de guerre serbe, Mirko Zigic. Mais alors que l’enquête piétine, le doute s’installe… Et la grande machine paranoïaque se met en marche. Peu à peu la vie privée des deux jeunes femmes vacille, leur lieu de travail se transforme en un inquiétant nid d’intrigues, leur amitié se fissure. Le monde entier devient suspect. Dans cette atmosphère confinée jusqu’à l’insoutenable, l’incertitude, jusqu’à la dernière ligne, envahit chaque page. Vertigineux. Christian Jungersen est né en 1962 à Copenhague. Après des études de communication, il se consacre désormais à l’écriture. Son roman L’Exception l’a propulsé parmi les auteurs de thriller les plus prometteurs de la scène littéraire Scandinave. Extrait du livre : Le Centre danois d’information sur les génocides (CDIG) a pour mission de recueillir et de diffuser de l’information sur les génocides auprès des chercheurs, hommes politiques, organisations humanitaires et autres, au Danemark comme à l’étranger. Le centre dispose du plus important fonds Scandinave de livres et de documents sur ce sujet. Les bureaux et la bibliothèque du centre occupent tout le dernier étage – un ancien grenier aménagé – d’un vieux bâtiment en brique rouge situé dans une petite rue du quartier d’0sterbro à Copenhague. La commune y conservait autrefois ses archives. Les livres, cantonnés au départ dans la bibliothèque, ont peu à peu tout envahi. Même les murs du petit couloir menant à la cuisine sont couverts d’étagères en métal gris-bleu, remplies de livres et de cartons d’archives. Tout comme ceux de ladite «petite salle de réunion» et du grand bureau que se partagent Iben, Malene et Camille. Dans des coins moins accessibles du centre, de grandes étagères industrielles vertes, plus massives, contiennent des cartons remplis de comptes rendus de tribunaux, de rapports et autre documentation. Au milieu de cette masse d’imprimés, il n’y a que cinq salariés. Iben est chargée de communication, Malene responsable de projet. Il y a aussi Paul, le directeur, Camille la secrétaire et la documentaliste Anne-Lise. Iben et Malene sont installées face à face, à des tables à plateau réglable, dans la pièce la plus claire et la plus spacieuse du centre – si on excepte le bureau de Paul. Ici il n’y a pas d’étroits rayonnages comme dans la bibliothèque, mais de hautes étagères couvrent presque tous les murs. Malene entretient des plantes aux trois fenêtres, raison pour laquelle la pièce a été dénommée le «Jardin d’hiver» – la boutade étant que leur bureau, quel que soit le nombre de plantes vertes, ressemblera toujours plus à une bibliothèque qu’à un jardin d’hiver.