L’Idole des camés

Tous les quotidiens new-yorkais annoncent l’arrestation de Sonia, une Anglaise revendeuse de drogue. Lors de l’audience préliminaire, le procureur lui propose une remise de peine si elle livre des noms. Dès lors tout le monde est inquiet : l’avocat de la défense, amoureux de sa cliente, et surtout les responsables du trafic à qui, en passant, l’accusée a dérobé une grosse somme d’argent. Ecrit alors que son auteur purgeait huit ans de prison dans un quartier de haute sécurité, ce roman dépeint un monde peu ragoûtant où naviguent flics “ripoux”, procureurs soucieux de leur carrière, avocats de truands qui se remplissent les poches, mouchards, producteurs qui grugent leurs artistes. Leurs relations antagoniques restent ambiguës tant les uns et les autres ont finalement besoin du trafic de drogue, directement ou non, pour vivre. Ce constat pessimiste, mais hautement saisissant, est raconté d’une plume alerte, sans fioritures, et constitue l’un des récits les mieux documentés sur le sujet. –Claude Mesplède