L’Ile du Dr Mallo

Ned Maddstone, cet être foncièrement gentil, ressemble au personnage d’un roman à l’eau de roses. Beau comme un ange, doué pour le sport et les études, il est en outre amoureux fou d’une séduisante jeune femme nommée Portia qui lui voue en retour un amour tout aussi débordant. Le tableau est touchant, presque naïf, mais dans un monde qui abhorre les contes de fées, l’icone va voler en éclats. Dans L’Île du Dr. Mallo, Stephen Fry nous place aux premières loges d’un spectacle sanglant, celle de la chute de deux anges, d’une descente aux enfers, d’une tragédie où l’intelligence tient le premier rôle lorsqu’elle sert la cruauté et l’ambition. Car il s’agit bien en effet d’une tragédie classique où, lorsque les brillants destins mènent irrémédiablement à la ruine, et comme l’aurait fait Shakespeare lui-même, l’auteur annonce dès la première page le dénouement du drame, en prenant grand soin toutefois de brouiller les pistes. Si Ned incarne tout ce que les autres n’ont pas, il n’est peut-être pas seulement question ici de bonheurs promis ou de réussite sociale, mais bien de ce petit rien d’humanité qui fait qu’un homme n’est pas un lâche ou un monstre. Ainsi, Fry nous enseigne qu’il faut apprendre à se méfier des gamins et de leurs méchantes farces, ce ne sont que les répétitions de leurs crimes d’adultes. La démonstration est brillante, souvent drôle, et l’on voudrait ne pas l’avoir déjà lu pour avoir à la lire encore. –Lenaïc Gravis & Jocelyn Blériot Après le succès de L’Hippopotame, voici l’une des plus célèbres histoires de vengeance transposée à l’époque d’internet et du e-business par un Stephen Fry plus incisif que jamais. Pour le jeune Ned Maddstone, l’année 1980 est celle de tous les succès. Jeune homme brillant et séduisant, promu élève le plus en vue de sa public school et capitaine de l’équipe de cricket, il mène une vie insouciante et heureuse. D’autant qu’il vient de rencontrer la charmante Portia… Mais il suffira d’une promesse faite à un homme au seuil de la mort et d’un traquenard idiot monté par des camarades jaloux pour que le destin de Ned bascule. Au bonheur et à la popularité succèdent alors l’horreur, la solitude et la réclusion dans l’asile psychiatrique du terrible Dr Mallo. Vingt ans après, quand Ned parvient enfin à s’échapper, il n’a qu’une idée en tête : se venger de tous ceux qui ont conspiré contre lui, par n’importe quel moyen… Emaillé d’anagrammes et de jeux de pistes, servi par une plume hors pair et une imagination délirante, un festival d’humour noir où plane l’ombre d’un chef-d’œuvre de la littérature française, Le Comte de Monte-Cristo. Après le succès de son précédent roman : L’Hippopotame, Stephen Fry, représentant incontournable de la culture british, ose et réussit brillamment la transposition d’un classique de la littérature française : Le Comte de Monte-Cristo. Ce roman, publié l’année où sera célébré le bicentenaire de la naissance d’Alexandre Dumas, marque un virage pour Stephen Fry qui se lance dans une veine très nettement thriller avec le rythme, le suspense et le ton adéquats. “L’Ile du Dr Mallo” est une nouvelle version du “Comte de Monte-Cristo” dans l’Angleterre contemporaine huppée, branchée et connectée… D’anagrammes en hommage à Alexandre Dumas, c’est méchant, drôle et malin.