L’indiscrétion Des Frères Goncourt – Prix Femina de l’essai 2004
3,95€
Mais qui étaient donc les frères Jules et Edmond Goncourt, personnages littéraires incontournables de la fin du XIXe siècle, de nos jours un peu oubliés, qui ont donné leur nom à un prix aussi célèbre que moqué ? C’est à cette question que tente de répondre le remarquable – et très piquant – essai de Roger Kempf, qui dresse le portrait de deux frères inséparables, sorte de couple improbable des lettres parisiennes, qui furent à la fois historiens, biographes, romanciers, dramaturges, critiques d’art et surtout… langues de vipères géniales, à l’affût du moindre ragot concernant leurs contemporains, de Daudet, dont ils étaient proches, à d’autres, qu’ils détestaient ouvertement. Pour l’auteur, les Goncourt sont des écrivains majeurs, qui ont consigné méthodiquement, névrotiquement oserait-on dire, les moindres faits et gestes de leurs contemporains, avec un souci de restituer la « vérité » – toujours celle des autres – qui rapproche leurs écrits de certaines interrogations contemporaines sur les rapports entre vie privée et vie publique. Parisiens jusqu’au bout des ongles, antisémites et réactionnaires, ils furent en quelque sorte de joyeuses commères au goût esthétique assez juste, jusqu’à ce que la mort de Jules ne rende Edmond inconsolable. Historiens et biographes, critiques d’art, dramaturges, romanciers, Jules et Edmond de Goncourt comptent parmi les écrivains majeurs du XIXe siècle. Beaucoup ne voient dans leur Journal, matière de cet essai, que cancans et calomnies. N’est-ce pas méjuger le travail le travail des deux frères ? Chaque soir, ils se font un devoir de consigner à chaud, sans vergogne, tout ce qu’ils ont vu, surpris, entendu : des habitudes sexuelles d’Alphonse Daudet aux problèmes de vessie d’Emile Zola, sans ménager leurs propres travers. Leur indiscrétion ne fait pas de quartier. Ils la revendiquent haut et fort, s’attachant à recueillir, comme chargés de mission, ce qui, sans eux, se perdrait dans les oubliettes de la bienséance et de l’histoire. Un cas sans exemple dans notre littérature. Le Journal des Goncourt est en effet le premier journal d’écrivain publié du vivant de ses auteurs, et leur indiscrétion fait partie d’un projet d’ensemble : tout dire sur tous, ne rien cacher de personne. Dans ce sens, ne sont-ils pas les annonciateurs d’une modernité qui éclate de nos jours ? .
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ISBN 13 : 9782246634713
ISNB 10 : 2246634717
Nombre de pages : 266
Éditeur : Grasset
État du livre : bon état
Reliure : broché
Poids : 210 gr
Largeur : 11.99 cm
Longueur : 19 cm
Épaisseur : 1.8 cm
Auteur : Roger Kempf
L’édition livrée peut éventuellement différer de celle commandée.
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