Louis Hachette

Rien ne prédestinait Louis Hachette à fonder un empire. Entré en 1819 à l’Ecole Normale, il doit quitter l’enseignement quand la Restauration ferme les portes de l’Ecole. Après avoir songé à une carrière d’avocat, il reprend un fonds de librairie classique. Dès lors, il commence à tisser méthodiquement une toile d’araignée qui va lui permettre de dominer le monde de l’imprimé scolaire et universitaire. Au milieu du siècle, il s’attelle à une tâche complémentaire : offrir à la jeunesse puis aux adultes des livres de “récréation” et de “vulgarisation”. Ainsi naissent la Bibliothèque des chemins de fer, la Bibliothèque rose, les guides Joanne. Pour parvenir à ses fins, l’éditeur s’est emparé des rênes de la distribution grâce au réseau de kiosques installés dans les grandes gares, ancêtres des “relais H”. Outre ces réussites, il lance plusieurs magazines, dont Le Tour du monde, ainsi que de nombreux dictionnaires et encyclopédies, en particulier le prestigieux Littré. En quelques décennies, il devient le patron de la plus grosse entreprise du livre en Europe. Intellectuel amoureux des belles-lettres mais en prise avec son époque, capitaine d’industrie et innovateur permanent, Louis Hachette n’a pas laissé indifférents les écrivains qu’il publia et qui, pour certains, lui reprochèrent d’avoir “industrialisé la pensée”. Nul doute, en effet, qu’il bouleversa le métier d’éditeur et qu’il réalisa son ambition : exercer une influence sur ses contemporains et continuer à enseigner en diffusant le livre à grande échelle. Jean-Yves Mollier est professeur d’histoire contemporaine et directeur du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Il est l’auteur, entre autres, de L’Argent et les Lettres (Fayard, 1988) et de Michel et Calmann Lévy (Calmann-Lévy, 1984). Découvrez l’itinéraire de celui qui révolutionna le monde de l’édition française, et à qui les lettres françaises doivent en grande partie d’avoir continué à briller dans le monde. Adoré par certains, haï par d’autres, Louis Hachette commença sa carrière lorsque, forcé de quitter l’École Normale qui ferma avec la Restauration, il récupéra un fonds de librairie classique. A la fois brillant homme d’affaires et amoureux de la littérature, il bâtit patiemment et avec méthode la plus importante entreprise du livre d’Europe. D’abord maître de l’imprimé scolaire et universitaire, il eut ensuite l’idée de proposer des livres de ” récréation ” et de ” vulgarisation ” : la Bibliothèque rose, la Bibliothèque des chemins de fer et les guides Joanne virent ainsi le jour. C’est par le biais de kiosques installés dans les grandes gares, ancêtres des Relais H, que Louis Hachette parvint à dominer ce marché. Les magazines, encyclopédies et dictionnaires qu’il lança ont aussi des noms aujourd’hui encore familiers, comme Le Tour du monde et le Littré. S’il contribua à l’industrialisation du livre, si certains des écrivains qu’il publia le détestèrent, Hachette n’en demeure pas moins un personnage fascinant, à qui il était temps que l’on consacre une véritable biographie. Jean-Yves Mollier, professeur d’histoire contemporaine et directeur du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, est déjà l’auteur de L’Argent et les lettres et de Michel et Calmann Lévy. Il est ainsi bien placé pour nous raconter ce parcours exceptionnel. Ornée d’un encart formé de nombreuses reproductions en noir et blanc de photographies et de gravures, cette édition comprend des notes, une importante bibliographie, ainsi que des index des noms de personnes et de titres d’ouvres et de collections. Bizarrement, il n’y avait pas de biographies de l’un des “pères fondateurs” de l’édition moderne. Spécialiste de l’histoire de l’édition, Jean-Yves Mollier répare cet oubli et nous plonge au coeur d’un système. Louis Hachette ouvrait une révolution du secteur, sa biographie paraît au moment où les concentrations du monde des médias et les bouleversements technologiques annoncent de nouvelles métamorphoses de l’édition.