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Ma double vie

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Ce n’est pas toute la vie de Sarah qui nous est contée ici, mais seulement les quatre premières décennies de sa carrière – jusqu’aux années 1880 (la comédienne en 1907 annonçait un second volume de ses Mémoires, qui ne verra jamais le jour). Autrement dit : l’histoire de son ascension jusqu’à la plus haute marche du succès – jusqu’à la conquête de Paris. Une histoire presque trop belle pour être vraie, dont tous les épisodes pourtant sont marqués par un réel souci d’exactitude : si Sarah enjolive certains traits, si elle fait silence sur une partie de ses amours, elle était trop surveillée par ses contemporains pour se laisser aller à tricher avec la réalité. et d’ailleurs son caractère entier, indomptable même, répugnait à ces accommodements. Pour nous qui découvrons cette histoire un siècle plus tard, ce qui frappe d’abord, c’est la virulence d’un milieu où la vacherie était de rigueur. C’est que le théâtre était alors la voie royale de la gloire : l’étincelant boulevard où le pouvoir et l’argent trouvaient sinon à se justifier, en tout cas à séduire leur monde. Sarah nous fait visiter les coulisses de ce monde qui déborde de très loin le strict domaine des planches, et nous en apprend de belles. Mais le plus émouvant, le plus étonnant dans ce livre reste malgré tout son aventure à elle, qui n’a au fond pas grand-chose à voir avec l’imagerie galante si fort en honneur dans ce milieu. Bien sûr Sarah fascine ces messieurs, bien sûr il lui arrive de leur céder, mais c’est sa tête qui la gouverne – et qui lui fait discerner avec une tranquille assurance les vraies et les fausses valeurs, les effets de mode et les oeuvres faites pour durer. Le chemin pourtant ne fut pas facile : d’une famille qui ne s’occupait pas d’elle jusqu’aux salons où personne ne l’attendait et où l’on commence par la regarder de haut, du couvent pour jeunes filles où elle rêve de se faire nonne jusqu’à la Comédie-Française où elle entre à dix-huit ans – et d’où elle part quelques mois plus tard avec fracas (elle a giflé une vieille sociétaire qui exige des excuses – qu’elle n’a nullement l’intention de donner). Par une de ces bizarreries à quoi l’Histoire – c’est-à-dire la convention – nous a habitués, on associe volontiers le nom de Sarah Bernhardt à la Belle Époque. Or si elle publie son livre en 1907 (à 63 ans), l’aventure qui fut la sienne se déroule pour l’essentiel sous le Second Empire – à l’endroit duquel elle n’est pas tendre – et dans les années de la République naissante. Les gens qu’elle fréquente d’abord, ceux qui la « lancent », ce sont les derniers Romantiques : Hugo qui la choisit pour la reprise de Ruy Blas et de Hernani, George Sand avec qui elle monte un spectacle. En réalité, elle est à soi seule un « pont » jeté entre la grande littérature du XIXe siècle et ce qu’on appelle la modernité – et elle se trouve tout à fait consciente de ce rôle. Pourtant ce n’est pas cette gloire-là (la plus éclatante aux yeux des contemporains) qui nous frappe à la lecture de son livre, mais cette autre lumière, tellement plus étrange, qui émane de la face « cachée » de sa personnalité. Car au sein de cette vie par force « dédoublée », la femme finalement domine l’actrice – et c’est là peut-être la vraie surprise de cette autobiographie. Sarah Bernhardt y apparaît en effet comme une personnalité très libre, impatiente de briser les tabous qui ont contraint sa jeunesse, et pour tout dire incroyablement en avance sur son temps. Le scandale (parfois savamment orchestré par ses soins) sera bien sûr la rançon de cette attitude peu conformiste, provocatrice même. Elle s’en accommode d’autant mieux qu’elle se lance dans les batailles en choisissant toujours les positions les plus difficiles, et en s’y tenant avec une fidélité exemplaire – ainsi de son soutien courageux à Zola au moment de l’affaire Dreyfus. Bref, on l’aura compris, ce livre « double » n’est pas qu’une leçon d’histoire, c’est aussi et surtout une formidable leçon de vie. Réédition de Ma double vie de Sarah Bernhardt (à qui la Bibliothèque Nationale consacre en ce moment une importante exposition). Les dessous du Second Empire et de la Belle Époque évoqués par celle qui fut pendant un demi-siècle la vraie reine de Paris. Mais surtout la révélation d’une personnalité hors de pair, « libre » comme aucune autre femme de son temps. Le livre qu’elle considérait comme sa seule oeuvre. Elle ne supportait pas qu’on tienne la plume à sa place. Parvenue au faîte de sa carrière (1907), elle a tenu à rédiger – et à rédiger seule – ses Mémoires d’actrice… et d’inspiratrice de toute une époque. Un livre considéré comme un classique du genre, où Sarah révèle à la fois une personnalité incandescente et un rare tempérament d’écrivain : en un temps où le style ” fleuri ” était de rigueur, elle pratique une écriture nue, incisive ; et surtout elle affirme un caractère épatant, d’une liberté inimaginable pour l’époque. Même les amateurs de scandale ne seront pas déçus : une jeune fille de dix-huit ans qui fait ses débuts sur les planches en giflant un sociétaire de la Comédie-Française ne saurait être, à la lecture en tout cas, une personne de mauvaise compagnie… Une promenade dans les coulisses de la Belle Époque, et une formidable leçon de vie.

Disponibilité : 1 en stock

ISBN 13 : 9782859408671

ISNB 10 : 2859408673

Nombre de pages : 437

Éditeur : Phébus

État du livre : bon état

Reliure : poche

Poids : 355 gr

Largeur : 11.99 cm

Longueur : 18.21 cm

Épaisseur : 3.2 cm

Auteur : Sarah Bernhardt

L’édition livrée peut éventuellement différer de celle commandée.

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