Monsieur Jean, tome 4 : Vivons heureux sans en avoir l’air

Jean, dans ce quatrième volet des aventures de Monsieur Jean, traverse de nombreuses perturbations liées au passage de la crise des trente ans. Il vit toujours avec son pote Félix, qui squatte avec Eugène, le fils de son ex-copine. L’album commence par l’anniversaire du gamin. Jean a du mal à supporter la meute de gosses qui hurlent et gesticulent dans l’appartement et la tension monte avec Cathy, son amour de jeunesse, retrouvée par hasard en Bretagne dans un autre album. La crise éclate, Cathy exprime son ras le bol devant le manque d’engagement de Jean. Elle décide d’accepter un boulot à New New York. Jean est tout désemparé devant cette décision, Félix en profite pour lui laisser Eugène sur les bras pendant un long séjour à l’hôpital. Son roman n’avance pas. On peut dire qu’il traverse une sacrée zone de turbulences. Un restaurateur japonais disert et un tableau acheté chez un antiquaire pour le mariage de vieux amis l’aideront à ne pas perdre le nord. Cet album a reçu l’Alph art du meilleur album au festival d’Angoulême 1999. Monsieur Jean, trentenaire funambulesque, clôt ce quatrième tome de ses tribulations sentimentalo-sociétales en formulant à destination de son amie Cathy, jeune femme active et impatiente, une proposition de vie commune qui s’apparente à un engagement arraché aux forceps. Entre-temps, ce célibataire pas si endurci que ça aura découvert les difficultés d’être fils-père (surtout quand on doit élever l’enfant d’un autre !) et éprouvé les morsures de la jalousie … En brodant le fil d’une intrigue mince mais exemplaire, Dupuy et Berberian excellent à raconter et à dessiner avec simplicité et justesse les errements existentiels et sentimentaux contemporains, de la quête indécise de l’amour au rejet de la vacuité du positionnement social, professionnel ou privé.