Mort sur la lagune

Fille du chirurgien Sauri, Marta se rend à Lignano dans la petite maison de son ami Paolo Ferri, sise au milieu de la pinède. La maison est fermée, personne ne l’attend. Paolo lui en a donné les clés en février, l’assurant qu’il ne s’y rendrait pas pendant l’été. « Avant de se résoudre à venir là, elle avait eu peur, ou peut-être n’était-ce pas de la peur, mais une légère anxiété, pensant à ce qu’elle éprouverait en revenant dans cette maison. Mais à présent, elle était heureuse parce qu’elle ne ressentait rien. Aucune nostalgie, aucun regret, ni tristesse ni amertume. » La solitude, loin de l’oppresser, la relaxe et elle s’abandonne rapidement au sommeil. Brutalement réveillée par la police, arrêtée, emmenée au commissariat, elle apprend que Paolo a été assassiné il y a quatre jours dans la maison, et qu’elle en a par mégarde brisé les scellés. Elle n’éprouve alors ni peur ni angoisse, comme si elle avait toujours su que Paolo devait finir ainsi, de façon inutile et incorrecte. Elle retrouve ses amis Rik et sa sour Rossella, qui a eu une brève aventure avec le défunt, avec qui elle vient de passer trois semaines à Positano. Suspendus aux lointains échos du monde extérieur, les jeunes gens font resurgir le passé. Pourquoi Rossella affirme-t-elle connaître l’identité du meurtrier ? Lorenzo, son nouvel amour, y est-il étranger ? Sont-ils à leur tour en danger ? Avec cette histoire dont la noirceur ambiante ne retire rien à la beauté de l’écriture, Giorgio Scerbanenco signe un troisième « roman de la mer » qui procure un immense bonheur de lecture. Marta a quitté Milan pour aller passer quelques jours seule, dans la petite maison de Paolo, non loin d’une lagune déserte en cette saison. Mais le lendemain, elle a la désagréable surprise d’être réveillée par deux policiers qui lui demandent ce qu’elle fait là. Ils lui apprennent que Paolo a été assassiné quatre jours plus tôt dans cette même maison. Marta n’avait pas vu les scellés qui condamnaient la porte. Arrêtée, puis libérée, elle ne rentre pas chez elle. Elle continue en direction de la mer et retrouve deux amis, Rik et sa soeur Rossella. L’ombre du mort plane sur les trois jeunes gens qui, en faisant revenir le passé, ont l’impression de condamner irrémédiablement leur avenir. Dans le décor nostalgique de cette station balnéaire à la fin de l’hiver, les êtres se déchirent… Les vérités enfouies et douloureuses, les destins gâchés, les illusions perdues sont les thèmes de ce troisième roman de la mer du grand maître Italien, porté par une écriture à la fois poignante et lumineuse. Après Le sable ne se souvient pas (Rivages) et Les amants du bord de mer (Rivages), voici un troisième « roman de la mer » de Giorgio Scerbanenco. Une écriture lumineuse pour un récit poignant.