Petit Homme

“Maman est morte. J’en suis sûr. Papa m’a juste dit qu’elle avait disparu. Mais je sais trop ce que veut dire disparaître en langage adulte. Ils racontent tous cela, les grands, pour maquiller la mort. Pourtant, mon père n’a pas l’air trop triste. J’ai donc fait comme lui, pour ne pas le contrarier. Je n’en pense pas moins, cette histoire me chiffonne… La preuve : Papa est fébrile, il s’agite dans tous les sens, il est étrange avec ses amis. Il est sur le pied de guerre. Je sens confusément que nous sommes en partance. Pour où ? J’ai oublié de vous dire que je vais sur mes quatre ans. Je sais, je ne les fais pas, on me donne sept ans d’âge mental, l’âge de raison.” Patrick Poivre d’Arvor, ente rêve et réalité, raconte avec une sensibilité et une tendresse infinies l’extraordinaire histoire d’un père et de son fils. Echappée poétique d’un homme et d’un petit garçon que l’absence d’une mère va rapprocher, récit d’une pudeur et d’une justesse remarquables, Petit homme s’inscrit dans la lignée des grands textes qui ont célébré l’enfance. Un petit garçon de presque quatre ans se raconte : son père et sa mère sont séparés, c’est sa mère qui a obtenu sa garde et son père, avide de vivre des moments de complicité et d’amour avec lui, son Petit Prince, l’emmène en cavale. Ils voyagent en décapotable, jouent ensemble au foot ou aux billes, il lui raconte son enfance, l’observe sans relâche pendant son sommeil, le monte sur ses épaules, cède à ses caprices, lui fait visiter les plages de Bretagne, puis c’est l’avion, les îles, la mer, Sainte-Marie, dans l’île de Madagascar, autant de bonheurs partagés.