Polka

” Polka, arrête tes conneries, tu sais que tu es sur la corde raide, un pas de travers et tu tombes “. Mais Polka n’est pas à un avertissement près… Car l’inspecteur Paul Casanova, alias «Polka», est un flic new-yorkais d’origine corse, une tête de mule du genre incassable, qui prend des coups mais qui encaisse toujours, se relevant a chaque fois… Flanqué d’une dragonne de la police des polices, d’un nouvel équipier qui a viré born again Christian et chaperonné par un commissaire au langage plus cru que deux cents charretiers en congrès, c’est à lui de dénouer les pièges d’une enquête hvper-mouvementée : un serial-killer, un trafiquant de drogue slave qui veut taire main basse sur la un ex-ami devenu parrain de ce qu’il reste de la mafia locale ; le milieu de la pornographie, des skinheads neo-nazis, Polka n’est pas au bout de ses peines. Heureusement, il a au fond du coeur la sagesse de son grand-père berger, et surtout pour le protéger un ami des plus percutants. Avocat marseillais qui signe avec Polka son premier thriller, Mathieu Croizet a vécu assez longtemps à New York pour que Polka nous y transporte à son aise. – La boîte de nuit était comble, me raconta un jeune homme portant un tee-shirt noir à manches longues d’un club étudiant de NYU estampillé de trois lettres grecques blanches, dont le visage émacié recouvert de piercings était balayé par la lumière bleue et rouge des gyrophares. «Tout le monde dansait, l’ambiance était super bonne. Imaginez, Carl Cox aux platines. Dément. J’avais jamais vu le Factory comme ça, les quatre niveaux étaient bondés. Moi j’étais au bar en train de siroter un Molotov, le cocktail maison, peinard avec mes potes. Et puis d’un coup, y’a cette gonzesse qui se met à hurler en montrant du doigt le type, mec, ce type y devait carburer aux speeds ou à un cocktail de spécial K et Crystal Meth ou que’que chose du genre car il était en super transe, style complètement Star Strek. Le trottoir devant la boîte de nuit était recouvert de détritus à cause de la grève des éboueurs. J’avais une énorme envie de fumer une clope malgré le patch que je portais au bras depuis 187 jours. Je regardais fixement le visage blême de mon interlocuteur. Il devait avoir à peine vingt ans, il flottait dans son jean et son tee-shirt. Un gamin… Pourtant je pouvais voir que le lent processus de décomposition dû à l’excès de drogues dures avait commencé son ouvrage. Dans deux ans ou peut-être moins il allait se retrouver dans une boîte en sapin, à moins que lors d’une crise de lucidité il ne se reprenne en main. J’en doutais sincèrement.