Poussière d’ange

LA DEDICACE DE L’AUTEUR : Anita, la narratrice de “Poussière d’ange”, est née à la fois de mes souvenirs et de mon imagination. A huit ans, elle est à l’âge charnière où l’on voudrait tout comprendre et où l’on commence à réaliser que l’on est seul à pouvoir inventer sa propre vie. A travers sa voix, j’ai voulu retrouver les questions existentielles et métaphysiques qui ont hanté mon enfance, comme je le crois celle de tous les enfants. Qu’est-ce que vieillir, mourir, aimer ? Est-ce que le ciel est vide ? En ce 24 décembre, Anita attend ses parents entre sa grand-mère qu’elle adore et son grand-père qu’elle déteste. Avec la vieille femme, elle prépare le repas du réveillon, fait les courses au village, va chercher des bocaux à la cave, décore le sapin de Noël. En même temps, elle raconte en voix ‘off’ l’histoire de son aïeule dont elle est la confidente privilégiée. Petit à petit, elle reconstitue le puzzle de son histoire familiale. Son regard change. Les adultes lui apparaissent sous un jour nouveau. Moins héroïques, plus fragiles. A la fin de la journée, elle n’est plus tout à fait la même. Ca doit être ça grandir… (Laura Jaffé) Anita adore se rendre en vacances chez sa grand-mère. Aujourd’hui elles préparent le repas de Noël. Au fil de cette journée, Anita va doucement nous révéler tout l’amour qu’elle porte à sa grand-mère, toute la haine qu’elle voue à son grand-père, un homme sec, indifférent aux autres. A mots couverts, pleins de douceur, elle va nous raconter la vie de sacrifices de sa grand-mère, où le bonheur se résume parfois à une cuisine bien rangée et sortir pour faire quelques courses. Laura Jaffé nous offre un roman superbe. Elle dépeint admirablement ces moments bouleversants de l’enfance où l’on découvre que les êtres que nous chérissons ne sont pas exempts de défauts et que la mort les emportera un jour. A partir de 12 ans. Grand-mère ne se fâche jamais avec Anita. Elle aurait voulu devenir institutrice, mais elle n’a pas su refaire les règles du jeu quand ça ne lui plaisait pas. Anita sait qu’un jour grand-mère ne sera plus là pour regarder la lune avec elle, mais elle n’y croit pas. Toutes les deux sont bien au chaud dans la cuisine pour préparer le repas du réveillon. Quant à grand-père, il ne répond pas. Anita a peur du froid, Anita a peur de grand-père qui dort trop. Ça doit être ça, grandir. Voir mourir les gens qu’on aime et décider de s’inventer une vie à soi.