Retrait du percuteur

LA DEDICACE DE L’AUTEUR : Je voulais avant tout écrire un roman sur La Réunion. Faire passer une vision de mon île qui dépasse le cliché d’agence de voyage d’un Département d’Outre-Mer florissant, accueillant aux randonneurs. Je voulais dire, au-delà des apparences placides, la violence, toujours latente et aux explosions imprévisibles, et la corruption d’un système dont la relative opulence qu’il génère n’est qu’une façade. Le polar s’est imposé. Je n’ai eu qu’à puiser dans les faits divers pour en inventer la trame. Quant aux personnages : Franck Kuntz tout d’abord, Alsacien en exil, alcoolique comme tout privé fidèle à la convention – et parce que ne pas évoquer cette maladie eût été traiter incomplètement de La Réunion -, vétéran de la guerre du Golfe, car il reste encore beaucoup à dire sur ce conflit. Comme adversaires : deux bandes de nervis, un maire corrompu, et puis ceux qui agissent et qui tirent les ficelles et dont l’identité est bien sûr le noeud de l’intrigue. Et puis, pour faire bonne mesure : un toubib, ivrogne lui aussi, un comptable annamite et érotomane, un ancien légionnaire carburant au cannabis, une légitime rousse et splendide, et une illégitime brune et sulfureuse. Avec ce qu’il faut, pour délasser des bagarres au fusil à pompe, d’épisodes torrides, parce que passer sous silence le tempérament de feu des beautés locales, c’eût été, plus que tout peut-être, trahir la réalité de La Réunion… (Firmin Mussard) Vétéran de la guerre du Golfe, Franck Kuntz s’est établi à la Réunion où il tente de survivre comme détective privé et de substituer le thé glacé au bourbon. La recherche d’un nervi communal, en cavale au fin fond des montagnes de l’île à la suite d’un règlement de compte au fusil à pompe, l’amène à mobiliser tout ce qui lui reste comme facultés. L’embrouille se révèle immédiatement plus cossue que ce qui lui était annoncé, et les nuisibles qui croisent son chemin sont loin d’être des gros bras décérébrés engraissés à la bière locale. La réapparition dans sa vie de la sulfureuse Gladys n’est que l’aspect le plus émoustillant des multiples résurgences d’un passé qu’il rechigne à assumer. Epaulé par trois comparses aux talents complémentaires, il ne se contente pas de faire face à une teigneuse adversité. Il lui faut avant tout régler ses comptes avec un adversaire d’autant plus coriace qu’il est dorénavant à jeun : lui-même.