Sauver sa peau

Marta a trente-quatre ans. C’est une jeune femme épanouie. Elle est professeur, elle a deux enfants, son époux est psychiatre. Ils vivent en Catalogne. La vie de Marta va basculer en juillet 1991, sur une route de vacances, lorsque le camping-car familial prend feu. Elle est atrocement brûlée, à 80 % selon le diagnostic médical. Autant dire avec des chances infimes de survie. C’est sans compter sur la volonté hors du commun de cette femme et sur l’énergie qu’elle tirera, jour après jour, de son être meurtri. Au prix d’efforts sans nombre, de thérapies douloureuses, d’opérations risquées, elle veut retrouver son corps, son autonomie, même si l’occident lui a volé à jamais son image. Le récit de ses conquêtes, éprouvantes, minimes, est une leçon de courage, aux limites de la souffrance humaine. Elle-même n’imagine pas une seconde (heureusement) au départ la gravité des séquelles, l’ampleur ni la durée de sa réhabilitation. Ce qui rend ce cauchemar lisible, c’est le regard qu’elle porte sur son entourage immédiat, personnel et patients des hôpitaux, avec des moments d’euphorie et de partage ; oasis dans un processus épuisant, interminable… On la suit en Espagne et au Texas, jusqu’au bilan qui clôt son témoignage : aujourd’hui Marta parle, conduit, enseigne à nouveau, écrit, et n’a plus peur du miroir, même si elle sait l’avenir à conquérir encore. ” J’ai été emportée par la lecture dans un courant d’émotion. Je vivais avec ce livre, avec Marta, et le comprenais au-delà des mots. C’est là le grand art de l’auteur, ce travail d’écriture à lu fois brûlant et précis, que la traduction parvient bien à restituer, et qui fait communiquer dans l’émotion. ” (Françoise Loux).