Thorgal, tome 27 – Le Barbare

Dans l’obscurité et la moisissure d’une geôle, des hommes attachés attendent, résignés. Bientôt, ils seront conduits vers leur destin d’esclave. Parmi eux, Thorgal. Rescapé de ses mésaventures vécues dans Le Royaume sous le sable, mais séparé de sa femme Aaricia et de ses enfants, il est devenu barbu et méconnaissable. Il apprend qu’il devra désormais participer à la chasse organisée par le gouverneur d’une lointaine province “romano-byzantine”. Une chasse d’un genre un peu particulier : le gibier est humain et offert en pâture aux jeunes nobles de la Cour, invités à prouver leur talent d’archer et leur capacité à tuer sur ordre… Mais Thorgal, on le sait, n’est pas homme à s’avouer vaincu facilement. La chasse ne se déroulera pas tout à fait comme prévu… Vainqueur, Thorgal y gagnera la liberté ; et le droit de revoir sa femme et ses enfants. Mais il s’agit d’une liberté toute relative : il devra, comme toujours, affronter pièges et embûches en vue de sa délivrance… Vingt-septième épisode d’une saga entamée en 1977 avec La Magicienne trahie, Le Barbare confronte une fois de plus Thorgal à ce que la nature humaine recèle de plus inavouable. “Quel triste monde que le vôtre, Thorgal, où le pire ennemi de l’homme est l’homme lui-même”, comme le lui fait remarquer Tiago, ce jeune garçon rencontré dans Le Royaume sous le sable. Thorgal le sait bien. Tout comme il sait que la route vers sa patrie, le Northland, est longue et difficile. Et que son errance n’est pas près de prendre fin… Le lecteur, lui, ne s’en plaindra pas : chaque nouvel épisode de la saga de Thorgal lui permet de retrouver l’un des personnages les plus intéressants et les plus sympathiques de la bande dessinée franco-belge. Elle offre l’immense mérite de ne pas se cantonner aux clichés et aux facilités qui sont trop souvent le lot de l’héroïc-fantasy. Thorgal va plus loin : véritable fresque humaniste, la série mêle avec bonheur tous les ingrédients qui assurent son succès depuis maintenant plus de vingt-cinq ans. Le souffle de l’action et le parfum de l’aventure, bien sûr. Mais aussi des incursions dans la science-fiction et le fantastique qui témoignent de l’inventivité du scénariste Van Hamme, capable de flirter avec tous les genres et de se renouveler à chaque nouvel épisode. Et, véritable originalité de Thorgal, une interrogation sur le destin de l’homme et sa capacité à s’affranchir de sa part d’ombre. La dernière case du Barbare laisse le héros dans une fâcheuse posture. Comme si Thorgal était arrivé au bout de sa route. À moins qu’il ne se relève, prêt à affronter de nouveaux dangers sur le chemin – long et douloureux – du bonheur et de la sérénité… –Gilbert Jacques Thorgal et les siens ont été capturés par des marchands d’esclaves. Des acheteurs se présentent, parmi lesquels l’intendant du gouverneur d’une province romaine à la recherche de “Barbares” en vue d’une surprenante partie de chasse. A 18 ans, les jeunes nobles de la cour passent leurs examens d’officier : l’une des épreuves consiste à poursuivre et abattre des prisonniers afin d’évaluer leur habileté à tirer à l’arc. Thorgal sera l’un des gibiers… Livré au gouverneur d’une province romaine, Thorgal va devoir faire la preuve de ses talents d’archer pour gagner sa liberté. Heureusement, il a plus d’une corde à son arc…