Un été vénéneux

Délaissées par leurs parents après le décès de leur petit frère Colin, Isabel et Nina se sont construit un univers bien à elles. Isabel, l’aînée, la plus douée aussi, a pris sa jeune sœur sous son aile, lui servant de référence et de guide. Quand, des années plus tard, Isabel met au monde un fils, sa sœur quitte aussitôt Londres pour la rejoindre à la campagne. Mais, Isabel, affaiblie, traumatisée par un accouchement difficile, la tient à l’écart. En ces interminables journées d’été, alourdies par une chaleur caniculaire, Nina succombe à son attirance pour Richard, son beau-frère. Isabel laisse faire. Son attitude ambiguë à l’égard du nouveau-né inquiète Nina, qui ne peut s’empêcher de se rappeler Colin. Dans son esprit, des images surgissent, obscures, bouleversantes… Peu à peu s’installe le soupçon : et si Isabel et elle-même n’étaient pas étrangères à la mort du petit frère ? D’une écriture dense et extraordinairement évocatrice, Un été vénéneux est un roman dans lequel l’atmosphère étouffante et sensuelle vient encore renforcer un suspense psychologique intense et sans cesse croissant. Au centre d’ “Un été vénéneux”, un drame d’enfance : le décès de Colin, le frère de Nina et d’Isabel, à l’âge de trois mois. Dans quelles circonstances est-il mort ? A partir de cette interrogation, la romancière anglaise bâtit un roman – prégnant et angoissant – de tombeaux soulevés et de plaies ouvertes. “Je vis toujours comme si je ne connaissais pas la vérité sur ce que je suis”, constate Nina. Les hommes et les femmes d’ “Un été vénéneux” découvrent leur face – sombre ou lumineuse – dans le regard de l’autre. A travers l’histoire ambiguë et tourmentée de deux soeurs, Helen Dunmore pousse au paroxysme les qualités attribuées à la littérature féminine anglaise : violence contenue des situations, finesse de la psychologie humaine, lenteur absorbante de l’intrigue. En éclairant de l’intérieur chacun de ses personnages, elle a écrit un livre ensorcelant sur l’opacité des sentiments.