Voleurs

Soit deux jeunes vauriens sans emploi traînant leur ennui en roue libre, sans dessein particulier ni destination. Eddie et Ray ont besoin de bouger. Nulle part de manière précise, le mouvement se suffit à lui-même. Sur leur route, ils vont accumuler les meurtres, les vols à main armée et les agressions sexuelles. Ils tuent par balle et à bout portant, mais aussi par hasard, sans raison apparente. Du côté des autorités, on s’interroge. Les victimes sont de races et de professions différentes. “Ils sont pas non plus regardants question âge. Ou sexe. Ils sont pour l’égalité des chances, ces petits gars-là.” Le jour où une criminelle de fraîche date se joint à eux, leur cavale change de tournure. Chez Christopher Cook, l’american dream s’est dissous depuis longtemps dans la violence. Instantané de l’Amérique, ce roman iconoclaste et redoutablement noir est un coup d’essai réussi. Eddie et Ray Bob roulent vers le sud, sans destination particulière. Deux potes qui se promènent tranquillement par une belle journée ? Pas vraiment. Quand Eddie veut acheter des cigarettes dans un drugstore, il dégaine son revolver. Tout droit sortis de l’univers des frères Coen, Eddie et Ray Bob vont accumuler les meurtres, ce qui ne les empêche pas de philosopher sur l’état du monde. Leur route va bientôt croiser celle de Della, une femme tout aussi redoutable qu’eux, dont l’apparition ne tarde pas a semer la zizanie entre les deux compères. Premier roman de Christopher Cook, Voleurs est un vrai coup de poing, avec ses personnages inoubliables et son style incroyablement inventif. Cette farce sanglante et absurde est le reflet d’une certaine Amérique, celle qu’ont dépeinte Faulkner, Cormac McCarthy, ou encore Harry Crews.