Les Imposteurs, acte 1

LA DEDICACE DE L’AUTEUR : Je suis un Imposteur. Ma bande dessinée est un mensonge, un pillage ! J’ai volé tous les décors des vieux films que j’affectionne (Le docks, le club de jazz, les salons huppés, le yacht sur la mer opale…) pour entourer mon personnage principal dont le nom est l’anagramme d’un écrivain célèbre. Mon dessin est une synthèse que j’espère bien dissimulée de tous les auteurs que j’admire et les lecteurs attentifs reconnaîtront d’autres véritables écrivains dans le style du texte. Je n’ai même pas le cran de l’assumer puisque ni les lieux ni les dates ne sont fournis avec précision. Comme Albert – mon personnage – je suis projeté brutalement sous la lumière par cet album et j’en suis encore à me demander si ma place est bien là… Vais-je tenir mon rôle dans cette imposture ? Suis-je à ma place ou dois-je bien vite descendre de la scène pour m’asseoir dans la foule anonyme qui contemple sans comprendre le spectacle de la vie ? Mais je regarde autour de moi et maintenant je ne sais plus où sont les pantins ni les manipulateurs…? Tout le monde semble avoir un rôle dans cette comédie… Avez-vous vu la couverture de ma bande dessiné ? Un homme ouvre un grand rideau rouge et découvre ainsi un groupe de personnage. Couverture ou rideau, de quel côté est la scène, où sont les acteurs ? Symbolique pathétique ou ambition racoleuse… Une imposture en tout cas… non ? (Christian Cailleaux) C’était assez drôle. Combien de temps encore durer cette méprise ? Le champagne était parfait, l’appartement somptueux et il n’est jamais tout à fait désagréable de se retrouver parmi des gens plein aux as. Je décidai de profiter un peu de la situation, boire un verre ou deux, et après cela je m’en irai discrètement.