La Vie n’est pas une punition

Camille vient de quitter Émile. Pour avoir bonne conscience, elle lui laisse la jouissance de son appartement. Émile est déprimé, il est au chômage et essuie les échecs les uns après les autres. Sa seule joie semble être Alex, son ami hypocondriaque, aussi paumé que lui. Prétextant une fête pour revendre les meubles de Camille, Émile demande à Alex de ramener des convives… potentiellement acheteurs. La soirée est une réussite à tous points de vue : Alex rencontre Annabelle, et Émile, Lyse. Une semaine plus tard, Alex apprend à Émile qu’il est cette fois réellement malade : Annabelle, séropositive, l’a contaminé et demeure depuis introuvable. Avec La Vie n’est pas une punition, Pascal Dessaint sonde les problèmes de notre société – chômage, difficultés des rapports avec l’autre, frustrations sexuelles – par le biais du Sida. Heureusement, l’ensemble est traité avec un bel humour salace, comme pour mieux souligner le ferment d’espoir qui doit émerger de la déglingue et du fatalisme. Un coup de maître. –Nicolas Mesplède Notre vie avait des hauts et des bas, pas des hauts vraiment hauts, ni des bas vraiment bas, non, c’était somme toute une petite houle, pas de quoi retourner un canot pneumatique. Je me disais que si une tempête en venait à bouleverser la donne, à retourner le canot avec nous dedans, ça ne serait pas de notre faute, à moins d’avoir consulté la météo avant et de n’avoir pas pris en compte les conseils de prudence. Et puis, dans ce cas, il se pouvait aussi que d’autres paramètres, d’autres interventions entrent en jeu sans qu’on y puisse quoi que ce soit. Que la nuit tombe et qu’un autre bateau, plus costaud, nous percute et nous envoie par le fond, par exemple. C’est en gros ce qui arriva.