Madame K ou la juste place des choses – Ou la justice place des choses

LA DEDICACE DE L’AUTEUR : J’ai connu Madame K à Genève, il y a quelques années. Ce n’est pas sa beauté qui m’a fasciné. Il y avait au fond de son regard aristocratique la trace d’une blessure éclatante, comme une gemme de douleur. Porter ainsi sa fragilité en sautoir, voilà qui ne pouvait que me séduire. J’ai eu l’envie d’en savoir plus. Qui était madame K ? Une femme au corps trapézoïdal cachant la noblesse de ses traits sous une chevelure en apparent désordre ? Quel rêve fracassé avait pu la rendre si belle dans la tristesse ? J’ai mis mes pas dans ses larmes. Elles m’ont emmené du Caire à la lagune de Venise et de Venise à Eldorado. Pas l’Eldorado des conquistadores, non. Une cité pourrie, assoupie sur la carte, quelque part au sud du Venezuela. Eldorado. Ses comptoirs d’or, ses vapeurs de mercure, ses filles à la croupe ondulante et vénale, ses drugstores qui se prennent pour des bars. Et son pénitencier. C’est là que j’ai retrouvé Madame K. Vingt après, elle y cherchait Ralph d’Alessio, l’amour de sa vie. Autrefois missionnaire au Caire, il était aujourd’hui détenu au pénitencier. Pour meurtre. (Thierry Bellefroid)