Qui a lavé ton visage?

Pourquoi, je vous le demande, sommes-nous si durs envers nous-mêmes ? Pourquoi refuser à notre cœur la paix dont il a tellement besoin ? Quand l’évangile nous dit que la chose est possible, que des êtres chargés de péchés peuvent entrer directement au cœur de la fête ; que des perdus passent avant nombre de justes ; que des êtres égarés dans la nuit et qui ont oublié de revenir à la bergerie se voient rejoints au cœur de leurs errements, ramenés à la maison, et devenus le plus pur de la joie de Dieu, nous continuons de croire et de répéter que c’est l’héroïsme de notre fidélité qui pourra apaiser notre conscience malade et nous valoir d’être accueillis par l’amour. Nous avons passé le meilleur de notre temps à ensemencer notre jardin, et Dieu réclamait une terre vierge de toute prétention. Il nous a toujours été si douloureux de supporter notre vide, mais Dieu ne peut habiter que des espaces vacants. Il nous fallait être héroïquement fidèles toujours, mais le miracle du salut ne pouvait prendre racine que dans la douleur de notre cœur brisé. Nous avons compté sur la générosité de notre réponse, mais rien ne pouvait commencer sans l’aveu de nos échecs. Somme toute, nous nous étions regardés, en oubliant de nous nourrir de la seule beauté de Dieu.